AREA.— Tout
espace découvert dépourvu de constructions, tel qu'une place, une
promenade, un marché, le parvis, le circuit d'un temple, d'un
tombeau ou de tout autre édifice; une cour
extérieure ou intérieure; une aire pour dépiquer le blé; l'arène d'un cirque ou d'un hippodrome,
les planches ou plates-bandes d'un jardin potager ou d'un parterre de
fleurs, ou même un terrain vide et propre à bâtir.
L'area des monuments, des temples, des palais était parfois entourée de
portiques, ornée de statues ou plantée d'arbres. Elle portait des noms
de divinités ou des qualifications se rapportant à l'usage auquel elles
étaient consacrées. L'area de Vulcain, ou Vulcanal, servait à des
réunions où se traitaient les affaires publiques; comme elle dominait
le Forum, c'est de là que, jusqu'après l'époque des Décemvirs, furent
adressés les discours au peuple. Les fragments du plan antique de
Rome gravé sur marbre, recueillis dans l'escalier du Capitole, offrent
cinq areae : l'area Valeriana, située dans la 9è région; l'area Pollucis;
l'area pannaria ou radicaria ou place aux racines, située dans la 12è région; l'area Apollinis et l'area Mercurii.
D'autres areae tiraient leur nom du voisinage d'un temple, comme l'area
Concordiae, située près du temple de la Concorde, ou d'un palais, comme
l'area palatina
située sur le mont Palatin, entre l'habitation
d'Auguste et celle de Néron; c'était une grande cour entourée de
portiques dont les traces subsistent aujourd'hui. Là s'assemblait la
foule des visiteurs avant d'être introduite dans le palais.
E. GUILLAUME.
Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines |