paganalia


PAGANALIA. — Fêtes romaines, encore appelées Feriae paganicae, faisant partie, avec les CONSUALIA et les SATURNALIA, du groupe des fêtes qui, dans l'arrière-saison, avaient pour but de célébrer la fin des travaux champêtres et d'appeler la bénédiction des dieux sur les semailles confiées à la terre. Elles furent les plus populaires des Feriae sementinae et tombaient au mois de janvier, les pontifes se réservant d'en fixer la date chaque année, de manière toutefois à les faire coïncider avec deux jours de marché, séparés par un intervalle de sept jours. Le premier jour était consacré à Cérès, qui représente la semence, et le second à Tellus, qui la reçoit dans son sein; l'institution en était rapportée à Servius Tullius. Elle était la fête du pagus, c'est-à-dire du groupement des hameaux, des villages et des fermes dans l'unité d'une religion commune, comme les Compitalia étaient la tête des Lares au carrefour qui reliait les vici; à ce titre, elle est le type des fêtes patronales de nos villages modernes. Ovide, qui en a tracé un tableau fort attachant, lui donne comme épilogue une invocation à la Paix : Pax Cererem nutrit, pacis alumna Ceres. On y purifiait le pagus et, par des offrandes de gâteaux (liba), on se rendait propices Cérès et Tellus : matres frugus. Un commentateur de Virgile nous apprend que la pratique des oscilla, surtout en faveur pour les vendanges, y avait aussi sa place; et plusieurs des traits dont Horace peint les fêtes de la moisson lui conviennent également. Un passage du même poète nous signale, parmi les éléments des Paganalia, les réjouissances foraines, ce qui l'assimile complètement à nos fêtes patronales.
                                                                                                                                                                                      J. A. Hild.