PARENTALIA, PARENTATIO. - La parentatio
est un acte du culte des morts chez les Romains; comme son nom
l'indique, il s'adressait tout d'abord, dans le cercle de la famille,
aux parents défunts, de la part des enfants et des proches. Dans une
lettre dont C. Nepos nous a sauvé un fragment, Cornélie, la mère
des Gracques, recommandait à son fils de lui rendre les honneurs
mortuaires parentabis mihi en invoquant le dieu de sa race (deum parentem). La parentatio
comportait les sacrifices, offrandes, repas et hommages pieux qui sont
en usage dans toutes les cérémonies funèbres, soit privées, soit
publiques; on y procédait auprès des tombes, le jour
anniversaire du décès ou des funérailles, et dans la famille, en se
groupant pour un repas qui paraît en avoir été l'épisode le plus
populaire; du moins Tertullien se moque des grandes dépenses que l'on
faisait pour honorer les morts, et des ripailles dont ils fournissaient
le prétexte. Pline nous apprend que la fève, que Pythagore bannissait
de l'alimentation parce qu'elle renferme l'âme des morts, faisait
partie du menu.
De bonne heure cette pratique familiale passa dans le culte public sous la forme des Parentalia, fête dont l'institution était rapportée au roi Numa. Cette fête, qui clôturait en février les FERALIA avec
lesquelles elle se confondait dans le langage, commençait auprès du
tombeau de Tarpeia par la parentatio des Vestales; preuve manifeste
que cette héroïne, dont la légende postérieure travestit les actes, mais
qui conserva un sanctuaire à la pointe sud-ouest du Capitole, ne
perdit jamais son caractère national et religieux. Pour le surplus, ce
que nous avons dit des Feralia s'applique également aux Parentalia :
les magistrats y prenaient part, mais après avoir quitté leurs
insignes. Quoique la fête fût commune à tous les morts de la cité, les
familles en profitaient pour honorer ce jour-là leurs morts
particuliers : les mots parentatio et parentare en résumaient les
diverses pratiques; par extension on appelait de même Parentalia la
célébration en famille des anniversaires funèbres. Des inscriptions
nombreuses font mention de legs et de fondations soit à titre privé,
soit par des associations ou des villes, pour la célébration des
Parentalia, qu'elles fussent à date fixe et d'intérêt commun ou
variables et à intentions particulières. L'une de ces inscriptions
nous a réservé un décret de la ville de Pise, ordonnant une parentatio annuelle en l'honneur des mânes de C. Caesar; une autre de
caractère privé, fait mention d'une fondation pour un repas qui devra
compter au moins douze convives. Quant à l'expression de parentare,
elle
passe dans la langue commune avec la signification ou d'un
sacrifice expiatoire ou d'un hommage posthume à une mémoire chère
ou insigne.
J.-A. Hild
Dictionnaires des Antiquités Grecques et Romaines
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