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Chapitre 27
 Correction des exercices de grammaire 
 
 Condamnation des complices de Catilina.
 
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 At M. Porcius Cato rogatus sententiam hujusce modi orationem habuit: "[...] Conjuravere nobilissimi cives patriam incendere, Gallorum gentem infestissimam nomini Romano ad bellum arcessunt. Vos cunctamini etiam nunc et dubitatis quid intra moenia deprensis hostibus faciatis? [...] Postremo, patres conscripti, si mehercule peccato locus esset, facile paterer vos ipsa re corrigi, quoniam verba contemnitis. Sed undique circumventi sumus. Catilina cum exercitu faucibus urget; alii intra moenia atque in sinu urbis sunt hostes; neque parari neque consuli quicquam potest occulte: quo magis properandum est. Quare ego ita censeo, cum nefario consilio sceleratorum civium res publica in summa pericula venerit, iique indicio T. Volturci et legatorum Allobrogum confessi sint caedem, incendia aliaque se foeda atque crudelia facinora in civis patriamque paravisse, de confessis, sicuti de manufestis rerum capitalium, more majorum supplicium sumendum. 
 
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 Mais M. Porcius Caton à qui on avait demandé son avis s'exprima à peu près en ces termes. [...] Des citoyens des plus hautes classes ont conspiré pour mettre le feu à la république; ils poussent à la guerre les Gaulois, le peuple qui nous a fait le plus de mal. Et vous hésitez encore maintenant, et vous vous demandez ce que vous avez à faire d'ennemis arrêtés dans vos murs! [...] Enfin, Pères conscrits, si les circonstances présentes permettaient de commettre une faute, je laisserais volontiers à l'événement le soin de vous corriger, puisque vous ne faites aucun cas de mes paroles. Mais l'attaque nous presse de toutes parts. Catilina avec son armée nous serre à la gorge; d'autres, dans ces murs, au coeur de la ville, sont des ennemis publics; aucun préparatif, aucune délibération ne sont possibles en secret; raison de plus pour aller vite. Voici donc mon avis : puisque, par la volonté impie de citoyens criminels, la république est exposée aux plus grands dangers, qu'à la suite des dénonciations de Volturcius et des députés Allobroges, ils ont eux-mêmes reconnu avoir préparé le massacre, l'incendie et d'autres attentats scélérats et violents contre leurs concitoyens et leur patrie, qu'ils soient sur leur aveu, et comme s'ils avaient été pris en flagrant délit de crime entraînant la mort, condamnés suivant les habitudes de nos pères, à la peine capitale ! » 
 
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 Postquam Cato assedit, consulares omnes itemque senatus magna pars sententiam ejus laudant, virtutem animi ad caelum ferunt, alii alios increpantes timidos vocant. Cato clarus atque magnus habetur; senati decretum fit, sicuti ille censuerat. 
Salluste, Catilina, 52-53 (passim) 
 
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 Après que Caton se fut assis, tous les consulaires et aussi la majorité des sénateurs applaudissent sa motion, portent aux nues son courage, se gourmandent les uns les autres en se traitant de lâches. Caton est proclamé grand et illustre; le sénat prend un décret conforme à l'avis qu'il avait exprimé. 
 
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 Advenit deinde maximi discriminis dies, quo Caesar Antoniusque productis classibus pro salute alter, in ruinam alter terrarum orbis dimicavere. [...] Ubi initum certamen est, omnia in altera parte fuere, dux, remiges, milites, in altera nihil praeter milites. Prima occupat fugam Cleopatra. Antonius fugientis reginae quam pugnantis militis sui comes esse maluit, et imperator, qui in desertores saevire debuerat, desertor exercitus sui factus est. Illis etiam detracto capite in longum fortissime pugnandi duravit constantia; et, desperata victoria, in mortem dimicabatur. Caesar, quos ferro poterat interimere, verbis mulcere cupiens clamitansque et ostendens fugisse Antonium, quaerebat pro quo et cum quo pugnarent. At illi cum diu pro absente dimicassent duce, aegre summissis armis cessere victoriam. 
Velléius Paterculus, 2, 85 
 
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 Arriva enfin le jour de la décision suprême où César et Antoine faisant avancer leurs navires combattirent l'un pour son salut, l'autre pour la perte du monde. […] Dès que la bataille fut engagée, d'un côté on trouva tout, général, rameurs, soldats, de l'autre, rien que des soldats. La première à prendre la fuite fut Cléopâtre; Antoine préféra être en compagnie de la reine qui s'enfuyait que de ses soldats qui combattaient, et le général qui aurait dû sévir contre les déserteurs en vint à déserter lui-même son armée. Cette dernière, même privée de son chef, garda longtemps la force d'âme de combattre avec le plus grand courage et, la victoire étant désespérée, on combattait pour mourir. César, désirant apaiser par ses paroles ceux qu'il aurait pu faire périr par les armes et ne cessant de leur crier et de leur montrer qu'Antoine avait fui, leur demandait pour qui et contre qui ils combattaient. Mais comme ils avaient longtemps lutté pour un chef qui était absent, c'est à contrecœur qu'ils déposèrent les armes et qu'ils renoncèrent à la victoire. 
 
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 Que Catilina sorte de Rome!
 
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 Quae cum ita sint, Catilina, perge, quo coepisti : egredere aliquando ex urbe; patent portae; proficiscere. Nimium diu te imperatorem tua illa Manliana castra desiderant. Educ tecum etiam omnes tuos, si minus, quam plurimos; purga urbem. Magno me metu liberabis, dummodo inter me atque te murus intersit. Nobiscum versari jam diutius non potes; non feram, non patiar, non sinam. [...] Quamdiu mihi, consuli designato, Catilina, insidiatus es, non publico me praesidio, sed privata diligentia defendi. Cum, proximis comitiis consularibus, me consulem in campo et competitores tuos interficere voluisti, compressi conatus tuos nefarios amicorum praesidio et copiis, nullo tumultu publice concitato; denique, quotienscumque me petisti, per me tibi obstiti, quamquam videbam perniciem meam cum magna calamitate rei publicae esse conjunctam. 
 
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 Puisqu'il en est ainsi, Catilina, <continue à aller où tu as commencé à aller> = poursuis ce que tu as entrepris : sors une bonne fois de Rome; les portes sont ouvertes, pars. Voilà trop longtemps déjà que l'armée réunie par Mallius t'attend comme son général. Emmène avec toi tous tes complices, sinon tous, du moins le plus grand nombre possible; débarrasse la ville. Tu me délivreras d'une grande crainte à condition qu'il y ait un mur entre toi et moi. Tu ne peux plus demeurer plus longtemps parmi nous. Je ne le supporterai pas, je ne le souffrirai pas, je ne le permettrai pas. Aussi longtemps que tu m'as dressé des embûches, à moi, consul désigné, Catilina, je n'ai pas recouru à la protection de l'Etat, je me suis protégé par ma propre vigilance. Lorsque tout dernièrement, aux comices consulaires, tu as voulu me tuer en plein Champ de Mars, moi, le consul, avec l'aide de tes compétiteurs, j'ai arrêté tes efforts criminels avec le secours de mes amis et mes moyens personnels, sans appeler officiellement les citoyens aux armes; bref, chaque fois que tu as cherché à m'atteindre, j'ai paré moi-même tes coups, alors que je me rendais compte qu'à ma perte était lié un grand désastre pour la République. 
 
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 Nunc jam aperte rem publicam universam petis, templa deorum immortalium, tecta urbis, vitam omnium civium, Italiam totam, ad exitium et vastitatem vocas. Quare, quoniam id, quod est primum, et quod hujus imperii disciplinaeque majorum proprium est, facere nondum audeo, faciam id quod est ad severitatem lenius et ad communem salutem utilius. Nam si te interfici jussero, residebit in re publica reliqua conjuratorum manus; sin tu, quod te jam dudum hortor, exhaurietur ex urbe tuorum comitum magna et perniciosa sentina rei publicae. Quid est, Catilina? num dubitas id me imperante facere, quod jam tua sponte faciebas? Exire ex urbe jubet consul hostem. Interrogas me, num in exilium; non jubeo, sed, si me consulis, suadeo. 
Cicéron, Catilina, 1, 5 
 
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 Mais aujourd'hui c'est l'Etat tout entier que tu attaques ouvertement, ce sont les temples des dieux immortels, les maisons de Rome, la vie de tous les citoyens, l'Italie entière que tu voues à la ruine et à la dévastation. Aussi, puisque je n'ose pas encore prendre la première mesure qui relève de mon pouvoir et de la tradition de mes ancêtres, <je ferai ce qui est plus souple du point de vue de la sévérité et plus utile au salut commun>= j'en prendrai une autre moins sévère et plus utile au salut de tous. Si je te fais mettre à mort, le reste de ta bande de conjurés demeurera dans la cité; mais si tu pars, comme je t'y exhorte depuis longtemps, la ville se videra de l'épaisse sentine de tes complices si dangereuse à la République. Eh quoi ! Catilina, tu hésites à faire pour m'obéir ce que tu faisais déjà de ton propre mouvement. Quitter la ville, voilà l'ordre que donne le consul à l'ennemi public. Tu me demandes si c'est pour aller en exil? Je ne te l'impose pas; mais si tu me consultes, je te le conseille. 
 
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Les conditions de paix.
 
 
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  Diu jactati Aetoli tandem, ut condiciones pacis convenirent, effecerunt. Fuerunt autem hae : "imperium majestatemque populi Romani gens Aetolorum conservato sine dolo malo; ne quem exercitum, qui adversus socios amicosque eorum ducetur, per fines suos transire sinito, neve ulla ope juvato; hostis eosdem habeto quos populus Romanus, armaque in eos ferto, bellumque pariter gerito; perfugas fugitivos captivos reddito Romanis sociisque, praeterquam si qui capti, cum domos redissent, iterum capti sunt, aut si qui eo tempore ex iis capti sunt, qui tum hostes erant Romanis, cum intra praesidia Romana Aetoli essent; aliorum qui comparebunt intra dies centum Corcyraeorum magistratibus sine dolo malo tradantur; qui non comparebunt, quando quisque eorum primum inventus erit, reddatur; obsides quadraginta arbitratu consulis Romanis dato ne minores duodecim annorum neu majores quadraginta; obses ne esto praetor, praefectus equitum, scriba publicus, neu quis, qui ante obses fuit apud Romanos; Cephallania extra pacis leges esto." 
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  Depuis longtemps tourmentés, les Étoliens réussirent enfin à obtenir un traité de paix. En voici les conditions: "La nation étolienne reconnaîtra loyalement l'empire et la majesté du peuple romain; elle ne laissera passer sur son territoire aucune armée qui puisse marcher contre ses alliés et ses amis; elle ne lui fournira aucun secours; elle aura pour ennemis ceux du peuple romain, elle prendra les armes contre eux, elle leur fera également la guerre; elle rendra les transfuges, les esclaves fugitifs et les prisonniers aux Romains et à leurs alliés, excepté ceux des prisonniers qui, après avoir été renvoyés dans leur patrie, auraient été pris de nouveau, ou ceux qui se seraient trouvés parmi les ennemis des Romains à une époque où les Étoliens faisaient partie des armées romaines. Parmi les autres, ceux qui seront en leur pouvoir, seront, dans l'espace de cent jours, remis loyalement aux magistrats de Corcyre; ceux qui auraient disparu seraient rendus à mesure qu'on les retrouvera; la nation livrera, au choix du consul romain, quarante otages de douze ans au moins et de quarante ans au plus. Comme otages, il n'y aura ni le préteur, ni le commandant de la cavalerie, ni le scribe public, ni aucun de ceux qui auraient déjà été donnés en otage aux Romains. Céphallénie restera en dehors du traité."

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  De pecuniae summa, quam penderent, pensionibusque ejus nihil ex eo, quod cum consule convenerat, mutatum; pro argento si aurum dare mallent, darent, convenit, dum pro argenteis decem aureus unus valeret. "Quae urbes, qui agri, qui homines Aetolorum juris aliquando fuerunt, qui eorum T. Quinctio Cn. Domitio consulibus postve eos consules aut armis subacti aut voluntate in dicionem populi Romani venerunt, ne quem eorum Aetoli recepisse velint; Oeniadae cum urbe agrisque Acarnanum sunto." His legibus foedus ictum cum Aetolis est.
Tite-Live. 38, 11
 
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   Quant aux sommes d'argent à payer et aux termes des paiements, on ne changea rien à ce qui avait été réglé par le consul; si les Étoliens aimaient mieux donner de l'or au lieu de l'argent, ils le feraient, on en convint pourvu que chaque pièce d'or en valût dix d'argent. "Quant aux villes, territoires ou habitants qui avaient été sous la domination étolienne, mais qui, sous le consulat de T. Quinctius et de Cn. Domitius ou postérieurement, avaient été soumis par les armes romaines, ou s'étaient volontairement placés sous la domination du peuple romain, il fut défendu aux Étoliens de songer à les reprendre. Les Oeniades avec leur ville et leur territoire devaient être rendus aux Acarnaniens." Telles furent les conditions du traité conclu avec les Étoliens.

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