absum, āfŭi, āfŭtŭrus, ābesse, int.
¶ 1 être à
une distance de ; [souvent avec les adv. longe, prope, procul ou un accus. de
distance] ; non longe a Tolosatium finibus abesse, Cæs. BG. 1, 10, 1 : n’être
pas à une grande distance du pays des Tolosates; a morte propius abesse, Cic. CM
77 : être à une distance plus rapprochée de la mort, cf. Fam. 3, 54 ; Div. 2,
135; a Larino decem milia passuum abesse, Cic. Clu. 27 : être à dix mille pas
de Larinum, cf. Att. 18, 14, 1; Cæc. 28; Cæs. BC. 1, 18, 1 ; 3, 67, 1 II non
longe ex eo loco abesse, Cæs. BG. 5, 21, 2 : n’être pas loin de cet endroit, cf.
Cic. Cæc. 20 II quadridui iter Laodicea abesse, Cic Fam. 12, 15, 7 : être à
quatre jours de marche de Laodicée.
¶ 2
a) [avec ab] Cic. Verr. 5, 31; Phil 2, 31;
Fam. 6, 2, 1 ; 7, 6, 1; Att. 5, 17, 5; [avec ex] Planc. 67 ; Att. 15, 5, 3; [avec abl.] abesse patriā,
Romā, domo, urbe : être éloigné de sa patrie, de Rome, de
chez soi, de la ville : Cic. Tusc. 5, 106 ; Leg. 2, 2; Fam, 4, 6, 2; Or. 146;
Fam. 5, 15, 4;
b) [fig.] tantum absum ab ista sententia, ut... Cic. de Or. 1.
255 : je suis si loin de partager votre avis que..., cf. Marc. 25 ; Cæl. 75,
etc.;
c) [abst, au pr. et fig.] être éloigné : absentibus notus, Cic. Arch. 5
: connu des personnes éloignées, connu au loin; dum timor abest, Cic. Phil. 2,
90 : pendant que la crainte se trouve éloignée, cf. Læl. 44; Fin. 2, 64;
fraternum nomen populi Romani longe iis abest, Cæs. BG. 1, 36, 5 : le titre de
frères que décerne le peuple romain est bien loin pour eux, ne leur est d’aucun
secours; [au subj. optatif] vis absit, Cic. Flac. 97 : que la violence se
tienne au loin, ne se montre pas, cf. Off. 1, 136 ; [à la décad. absit avec inf.
ou ut subj.] aux dieux ne plaise que : Apul. M. 2, 3; Hier. Ep. 57, 7 ‖ tantum
abest spes levandi fænoris, ut... Liv. 6, 32, 1 : l’espoir d’alléger l’intérêt
est si éloigné que...
¶ 3 être éloigné de l’endroit où l’on est d’ordinaire, ne pas
être là, être absent : Cic. Verr. 5, 135 ; Cal. 4, 10 ; Phil. 14, 37 ; Br. 308 ;
etc.
¶ 4 [fig.] manquer, faire défaut :
a) [en parl. de pers.] : absentibus
nobis, Cic. Ac. 2, 36 : sans mon assistance, cf. Sull. 70 ‖ neque animus neque
corpus a vobis aberit, Sall. C. 20, 16 : ni mon intelligence, ni mon corps ne
vous feront défaut ; nec dextræ deus afuit, Virg. En. 7, 498 : et l’assistance
d’une divinité ne manqua pas à sa main;
b) [en parl. de choses] : aberat illa
tertia laus, Cic. Br. 276 : manquait cette troisième qualité, cf. Br. 79 ; 119 ;
Fam. 6, 18, 4 II ab hoc vis aberat Antoni, Cic. Br. 203 : au premier manquait la
force d’Antoine, cf. Planc. 13 II hoc unum illi afuit, Cic. Br. 277 : c’est la
seule qualité qui lui ait manqué, cf. de Or. 1, 48 ; 2, 281; Nat. 2, 37; abest
historia litteris nostris, Cic. Leg. 1, 5 : le genre historique manque à notre
littérature.
¶ 5 être loin de, différent de : neque ulla re longius absumus a
natura ferarum, Cic. Off. 1, 50 : et rien ne nous éloigne davantage de la bête,
cf. Br. 222; Liv. 37, 54, 20.
¶ 6 [en parl. de ch.] être éloigné, n’être pas
compatible avec, ne pas convenir à : nihil a me abest longius crudelitate, Cic.
Att. 9, 16, 2 : rien n’est plus éloigné de ma nature que la cruauté, cf. de Or.
3, 63 ; Tusc. 3, 18; cujus æstas a senatorio gradu longe abest, Cic. Pomp. 61
: dont l’âge (la jeunesse) est incompatible avec le rang sénatorial, cf. Or. 37.
¶ 7 être loin de être exempt de, être sans : a culpa abesse, Cic. Inv. 2, 101
: être exempt de faute, cf. Fin. 1, 62 ; Amer. 55 II se tenir éloigné de,
s’écarter de : ab hoc genere largitionis ut…, aberunt ii qui rem publicam
tuebuntur, Cic. Off. 2, 85 : de ce genre de libéralité qui consiste à … se
tiendront éloignés ceux qui veilleront aux intérêts de l’état, cf Tusc. 5, 89 ;
Att. 10, 9, 1.
¶ 8 [expressions] :
a) non multum, haud procul, non longe, paulum
abest quin... : il ne s’en faut pas de beaucoup que... : Cæs. BC. 2, 35, 3 ; 2,
35, 2 ; Liv. 5, 4, 14 ; 9, 2, 3 ; 25, 1, 10 ; 44, 19, 9 ; Cic. Att. 9, 9, 3 ;
abesse non potest quin... C. Grac. d. Cic. Or. 233 : il ne peut manquer que... ;
nihil abest quin... Virg. En. 8, 147 : il ne s’en manque de rien que... ; neque
multum abest ab eo, quin... Cæs. BG. 5, 2, 2 : il ne s’en faut pas de beaucoup
que ; quid abest quin ? Liv. 8, 4, 2 : que s’en manque-t-il que ? s’en
manque-t-il de beaucoup que ? cf, 35, 16, 11 ; 36, 17, 15;
b) longe abest ut...
Cic. Ac. 2, 117 : il s’en faut de beaucoup que...
c) tantum abest ab eo, ut malum
mors sit, ut... Cic. Tusc. 1, 76 : il s’en faut de ceci, à savoir que la mort
soit un mal, à un point tel que — tant s’en faut que la mort soit un mal qu’au
contraire… cf. Liv. 25, 6, 11 ; [le plus souvent] tantum abest ut … ut... : tant
s’en faut que … qu’au contraire : Cic. Or. 104 ; Phil. 11, 36 ; [après le second
ut on trouve aussi] : contra Liv. 6, 15, 5 ; 6, 31, 4 ; 22, 5, 3 ; etiam Cic. Tusc. 2, 4 ; 5, 6 ; etc ; vix Liv. 22, 5, 3 II [au lieu du second ut, une prop. principale] : tantum abest ut voluptates
consectentur : etiam curas, vigilias perferunt, Cic. Fin. 5, 57 : bien loin de
rechercher les plaisirs; ils supportent les soucis, les veilles, cf Br. 278 ;
Att. 13, 21, 5 ;
d) [tantum exclamatif] : tantum abest ut ego … velim! Cic.
Att. 6, 2, 1 : tant je suis loin du vouloir… cf. Liv. 4, 58, 2 ; 26, 31, 5 ;
Sen. Ep. 90, 45.
====>> les formes abfui, abforem, abfore, abfuturus ont moins
d’autorité II subj. prés. absiet Cat. Agr. 19, 1 ; abfuat = absit Front p. 184, 4 ‖
formes apsum, apsens, dans quelques mss de Plaut. et Cic.
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