Cento, diminutif de centunculus, κέντρων - Centon, couverture ou vêtement fait de pièces cousues ensemble. On confectionnait
de cette manière, en choisissant dans les vêtements hors de service les
parties les moins usées, des casaques pour les esclaves, qui leur
servaient à ménager leurs vêtements neufs. On en faisait aussi des
couvertures de lit et des tentures qu'on rabattait sur les jointures
des portes.
Les pêcheurs employaient aussi cette étoffe, ainsi que les muletiers,
qui la plaçaient sous le bât de leurs animaux pour empêcher qu'il ne
les blessât. Par analogie sans doute, le nom de cento était aussi
donné à un bonnet que les soldats mettaient sous leur casque pour ne
pas en être écorchés.
Plaute fait allusion à cet assemblage peu solide quand il emploie
l'expression centones sarcire alicui dans le sens de débiter à quelqu'un
des choses inexactes, un assemblage de choses incohérentes. De même
on appela centon un poème fait de vers ou de fragments de vers pris
dans différents auteurs. Le cento nuptialis d'Ausone peut servir
d'exemple.
Les Romains, sachant que la laine brûle difficilement, revêtaient d'épais centons de cette étoffe les galeries d'approche
qu'ils employaient dans les sièges; ils les faisaient même, pour
augmenter cette incombustibilité, macérer dans du vinaigre, persuadés
que tout ce qui est imprégné de ce liquide résiste longtemps à l'action
du feu. On s'en servait aussi pour éteindre les incendies. Les
soldats se couvraient aussi de centons pour se mettre l'abri des
flèches, lorsque dépouillés de leurs cuirasses ils travaillaient aux
retranchements.
Dans le code Théodosien, on voit citer, parmi les ouvriers chargés de
la construction des machines de guerre, les centonarii chargés de les
couvrir avec les centones : on trouve la même qualification fréquemment
dans les inscriptions.
On y rencontre aussi la mention d'un fabricant ou marchand de centons
destinés à l'habillement (vestiarius centonarius).
Masquelez
Dictionnaires des Antiquités Grecques et Romaines
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