COMPES
(πέδη). — Entrave qu'on mettait aux pieds
des prisonniers et
des esclaves, soit pour les punir, soit pour les empêcher de
s'échapper. Le mot πέδη se trouve dans les auteurs
grecs parlant de prisonniers de guerre ou d'autres
captifs, et des esclaves qui travaillaient dans les
mines.
Une grande partie des esclaves qui cultivaient la
terre
pour les Romains, particulièrement en Italie, étaient
ainsi
enchaînés (compediti,
alligati, vincti). Des représentations
antiques de cet instrument font comprendre comment il
mettait celui qui en était chargé dans l'impossibilité de
s'enfuir, sans cependant
empêcher tous ses mouvements.
Ordinairement deux
anneaux fixés aux chevilles (compedis orbes)
sont réunis par
des
chaînons ou des cordes à un troisième
anneau placé entre les
jambes, lequel est relié à la
ceinture par une autre attache;
d'autres fois, la chaîne qui
réunit la ceinture aux
entraves des pieds descend le long
de l'une des jambes.
L'Amour, Psyché aussi, ont été
ainsi figurés, les fers aux pieds, une houe à la main. On
possède des représentations analogues de
Saturne : ce sont des ouvrages de la Renaissance,
peut-être d'après un modèle antique.
Le même nom s'appliquait sans doute à tout lien, quelle qu'en
fût la
matière et la disposition, qui tenait les pieds enchaînés : à
ceux qui,
placés à l'extrémité d'une chaîne, attachaient un prisonnier à un mur
ou à un poteau, aussi bien qu'à ceux qui laissaient une
certaine
liberté de mouvements, et même aux ceps qui rapprochaient les
doux
pieds d'un condamné, de manière à le réduire à
l'immobilité. On faisait
aussi des anneaux assez larges pour être placés aux jambes : c'est ce
qui semble résulter du moins d'un passage de Plaute. On trouve une
seule fois. le mot compedes
employé improprement pour les anneaux qui
tenaient les mains, ou menottes.
On appela aussi compedes
des anneaux d'ornement portés quelquefois par les femmes aux deux pieds
: ce n'est qu'une variété de
l'anneau de jambe porté
très anciennement en Grèce et en Orient (periscelis).
E Saglio