Flogium ou Phlogium


Juni Tauri flogium ad genas et claritatem

Le flogium de Junius Taurus était-il un cosmétique pour entretenir la fraîcheur du teint et l'éclat des yeux, ou bien une pommade ou une eau distillée, une mixture éclaircissant la vue, guérissant les fluxions ou les gerçures du visage ? Si le mot gena est employé ici dans le sens donné par Cicéron, il désigne les joues; il signifie, au contraire, la paupière supérieure, si l'on s'arrête à la pensée de Pline. Dans ce dernier cas, le flogium aurait pu servir à combattre la procidence du muscle palpébral.

Les mots qui avoisinent flogium ou phlogium, dans le dictionnaire, sont flogites, phloginos, pierre brillante à laquelle les médecins de l'Antiquité accordaient une propriété astringente. Etait-ce une hématite, une marcascite, un grenat ?

Le baron Marchant a fait de flogium la contraction de florilegium et l'a traduit par eau de mille fleurs. D'autres ont pensé que phlogium pouvait signifier une dissolution de phloginos, pierre brillante dont parle Pline (Livre XXXVII). Grivaud de la Vincelle pense qu'il s'agit ici d'une préparation de viola rubescens, phlox de Pline, l'F se trouvant employé pour PH, comme cela se voit fréquemment dans le style lapidaire de l'époque. Flogium pourrait dériver aussi de ϕλόξ, flamme ou de ϕλόγιον , flammèche.

Mémoire de l'Académie Royale de Metz (1839-1840)