religio


rĕlĭgĭo (poét. rellĭgĭo), ōnis, f. :
        1 - ce qui attache ou retient (au fig.); lien moral, obligation de conscience, attachement au devoir, sentiment d'honneur, intégrité, loyauté.
           - homo sine ullā religione ac fide, Nep. Chabr. 8, 2 : homme sans honneur et sans foi.
           - religio (jurisjurandi) : respect pour la foi jurée, religion du serment, serment.
           - quod perterritus miles in civili dissensione timori magis quam religioni consulere consuerit, Caes. BC. 1, 67 : parce que le soldat effrayé dans une guerre civile <a pris l'habitude> = a l'habitude d’obéir à la crainte plus qu’à son serment.
        2 - inquiétude de conscience, scrupule, conscience; soins minutieux (d'un auteur), goût scrupuleux, délicatesse, exactitude.
           - religionem alicui offerre (inducere, injicere) : inspirer des scrupules à qqn.
           - religioni aliquid habere : se faire un scrupule de quelque chose.
           - religionem adhibere : montrer du scrupule.
           - nil esse mihi religiost dicere, Ter. Haut. 228 : je me fais un scrupule de lui avouer que je n'ai rien.
           - religioni alicujus servire, Liv. : ménager la délicatesse de qqn.
           - religionem solvere (exsolvere, eximere) ou religione servare : lever un scrupule.
           - augures consulti eam religionem exemere, Liv. 4, 31 : les augures consultés levèrent ce scrupule.
           - religio Mario non fuerat, quo minus C. Glauciam occideret, Cic. : le scrupule n'avait pas empêché Marius de punir de mort Glaucia.
        3 - lien qui rattache l'homme à la Divinité, religion, sentiment religieux, piété.
           - inclita justitia religioque Numae Pompili erat, Liv. 1 : Numa Pompilius était bien connu pour son sens de la justice et pour sa piété.
           - justitia erga deos religio dicitur, Cic. : la justice envers les dieux est appelée religion.
           - religio civitatis apparuerat, Liv. 5 : le sentiment religieux de la cité s'était manifesté.
        4 - crainte religieuse, scrupule, idée superstitieuse, superstition, préjugé religieux, fanatisme.
           - religiones in rem publicam inducere, Cic. : introduire des superstitions dans la république.
           - religio portenti, Just. : idée superstitieuse qu'on attache à un prodige.
           - terrebat eos portenti religio, quod navigantibus sol defecerat, Just. 22, 6 : une éclipse de soleil, survenue pendant la traversée, avait frappé leurs esprits d'une crainte superstitieuse.
        5 - religion, culte religieux, honneur rendu aux dieux, rites, pratiques religieuses, doctrine religieuse, obligation religieuse.
           - in bello religionem retinere, Cic. : respecter pendant la guerre les pratiques religieuses.
           - de religionibus sacris et caerimoniis est contionatus Clodius, Cic. : Clodius a prononcé une harangue sur le culte et sur les cérémonies religieuses.
           - Druides religiones interpretantur, Caes. BG. 6, 13 : les Druides règlent les pratiques religieuses.
           - restituere civitati religionem, Cic. : rendre à la cité son culte.
        6 - caractère religieux, caractère sacré; respect religieux, sainteté, vénération.
           - fani religio, Cic. : caractère religieux d'un lieu consacré.
           - religio terrebat agrestes dira loci, Virg. En. 8, 349 : la redoutable sainteté du lieu épouvantait les paysans.
           - religio signi : vénération pour une statue.
        7 - objet du culte, chose sacrée.
           - religionum praedo, Cic. : voleur d'objets sacrés.
        8 - avertissement des dieux, présage, oracle.
           - omnem cursum mihi prospera dixit  religio, Virg. En. 3, 362 : les oracles m'ont prédit une heureuse navigation.
        9 - dette envers les dieux; infraction à la loi religieuse, impiété, sacrilège, profanation.
           - se religione exsolvere, Liv. 5 : s'acquitter d'une dette envers les dieux.
           - alicujus supplicio religionem expiare, Cic. : punir le sacrilège de qqn.
           - sine religione, Cic. Dom. 121 : sans profanation.
           - simulacrum autem aut aram si dedicasti, sine religione loco moveri potest, Cic. Dom. 121 : si l'on n'a dédié qu'une statue ou un autel, on peut les transporter ailleurs sans scrupule..