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[22, 16] Nolo habeas consortia matronarum, nolo ad nobilium accedas domos, nolo te frequenter videre, quod contemnens virgo esse voluisti. Si sibi solent adplaudere mulierculæ de iudicibus viris et in aliqua positis dignitate, si ad imperatoris uxorem concurrit ambitio salutantium, cur tu facias iniuriam viro tuo? Ad hominis coniugem Dei sponsa quid properas ? Disce in hac parte superbiam sanctam, scito te illis esse meliorem. Neque vero earum te tantum cupio declinare congressus, quæ maritorum inflantur honoribus, quas cunuchorum greges sæpiunt et in quarum vestibus adtenuata in filum metalla texuntur, sed etiam eas fuge, quas viduas necessitas fecit, non quo mortem optare debuerint maritorum, sed quo datam occasionem pudicitiæ libenter arripere. Nunc vero tantum veste mutata pristina non mutatur ambitio. Præcedit caveas basternarum ordo semivir et rubentibus buccis cutis farsa distenditur, ut eas putes maritos non amisisse, sedi quærere. Plena adulatoribus domus, plena convivis ! Clerici ipsi, quos et magisterio esse oportuerat et timori, osculantur capita patronarum et extenta manu, ut benedicere eos putes velle, si nescias, pretium accipiunt salutandi. Illæ interim, quæ sacerdotes suo vident indigere præsidio, eriguntur in superbiam et, quia maritorum expertæ dominatum viduitatis præferunt libertatem, castæ vocantur et nonnæ et post cenam dubiam apostolos somniant. [17] Sint tibi sociæ, quas videris quod ieiunia tenuant, quibus pallor in facie est, quas et ætas probavit et vita, quæ cotidie in cordibus canunt : "ubi pascis ? ubi cubas in meridie" ? Quæ ex affectu dicunt : "cupio dissolui et esse cum Christo". Esto subiecta parentibus, imitare sponsum tuum. Rarus sit egressus in publicum, martyres tibi quærantur in cubiculo tuo. Nunquam causa deerit procedendi, si semper, quando necesse est, processum sis. Moderatus cibus et nunquam venter repletus. Plurimæ quippe sunt, quæ, cum vino sunt sobriæ, ciborum largitate sunt ebriæ. Ad orationem tibi nocte surgenti non indigestio metum faciat, sed inanitas. Crebrius lege et disce quam plurima. Tenenti codicem somnus obrepat et cadentem faciem pagina sancta suscipiat. Sint tibi cotidiana ieiunia et refectio satietatem fugiens. Nihil prodest biduo triduoque transmisso vacuum portare ventrem, si pariter obruitur, si compensatur saturitate ieiunium. Ilico mens repleta torpescit et inrigata humus spinas libidinum germinat. Si quando senseris exteriorem hominem florem adulescentiæ suspirare et accepto cibo cum te in lectulo conpositam dulcis libidinum pompa concusserit, arripe scutum fidei, in quo ignitæ diaboli extinguuntur sagittæ. "Omnes adulterantes, quasi clibanus" corda eorum. At tu Christi comitata vestigiis et sermonibus eius intenta dic : "Nonne cor nostrum erat ardens in via, cum aperiret "nobis Iesus scripturas" ? et illud "Ignitum eloquium tuum, et servus tuus dilexit illud." |
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[22, 16] Ne va pas dans les réunions de matrones, ne visite pas les demeures des nobles; je n'aimerais pas que tu fréquentes beaucoup un milieu que tu as méprisé pour te faire Vierge. Ces braves dames ont coutume de se vanter que ce que leurs maris sont jugess et titulaires de quelque dignité; l'affluence des visiteuses se bouscule chez la femme de l'empereur, pourquoi ferais-tu injure à ton Epoux ? Pourquoi te précipiter chez la femme d'un homme, toi qui es l'épouse de Dieu ? Sur ce chapitre, apprends un saint orgueil, sache-toi meilleure qu'elles toutes. Je souhaiterais que tu n'évites pas seulement de rencontrer celles qui sont toutes gonflées des honneurs de leur mari, qu'entourent des troupeaux d'eunuques ou qui sont vêtues d'étoffes tissées d'or ou d'argent; fuis également celles qui ne sont veuves que par contrainte. Bien sûr, elles n'avaient pas à souhaiter la mort de leur mari, mais elles auraient dû avec joie l'occasion qui leur était offerte d'observer la continence. Au contraire, si leur vêtement à changé, leur faste d'autrefois n'a pas changé. Un bataillon d'eunuques précède leur litière profonde, leurs joues sont carminées, leur peau est tendue par l'apprêt; on dirait non pas qu'elles ont perdu leur mari, mais qu'elles en cherchent un. Leur maison est pleine d'adulateurs, pleine de convives. Des clercs mêmes, à qui devrait revenir le rôle d'un magistère redouté, viennent, baisant le front de leurs patronnes. Ils étendent la main pour bénir, croirait-on, si l'on ne savait pas que c'est pour recevoir le salaire de leur visite. Cependant ces femmes, qui s'aperçoivent que les prêtres ont besoin de leur aide, en sont bouffies d'orgueil. Et, parce qu'à la domination d'un mari qu'elles ont naguère expérimenté, elles préfèrent la liberté du veuvage, on les appelle chastes et nobles; or, au sortir d'un repas copieux, elles voient, en rêve, leurs apôtres. [17] Tes compagnes, ce seront celles que tu vois amaigries par le jeûne et le visage pâle, celles que leur âge et leur vie a éprouvées, celles qui, chaque jour, dans leur coeur : "Où conduis-tu ton troupeau, où reposes-tu à midi" ? et qui disent amoureusement : "Je désire mourir pour être avec le Christ". Sois soumise à tes parents, imite ton époux. Sois rarement en public. Les martyrs, va les chercher dans ta chambre. Tu ne manqueras pas de prétexte pour sortir, si tu devais sortir chaque fois que c'est nécessaire. Plusieurs s'abstiennent de vin, qui s'enivrent d'une nourriture trop copieuse. Quand tu te lèves la nuit pour prier, que ce ne soit pas l'indigestion qui te fasses roter, mais l'inanition. Lis assez souvent et étudie le plus possible. Que le sommeil te surprenne un livre à la main; en tombant, ton visage rencontre l'accueil d'une page sainte. Jeûne quotidien, repas qui évitera la plénitude. Inutile d'avoir l'estomac vide, après une abstinence de deux ou trois jours, s'il est d'un seul coup surchargé, si la satiété compense le jeûne. Aussitôt l'esprit serait engourdi par cette plénitude; une terre trop arrosée voit germer les épines des passions. Tu sentiras parfois "l'homme extérieur" après le parfum de l'adolescence en fleur; après le repas, dans le calme du lit, le doux cortège des désirs cherchera peut-être à t'émouvoir où s'éteindront les flèches enflammées du diable : "Tous sont adultères, leur cœur est comme une fournaise". Pour toi, cheminant en compagnie du Christ et attentive à ses paroles dis : "Notre cœur n'était-il pas ardent sur la route, tandis que Jésus nous expliquait ses Ecritures" ? Et encore : "Ta conversation était enflammée, ton serviteur s'y complaît". |
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