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Quelques points de grammaire | Exercices | Page d'accueil |
1 - Les désinences -us et -um étaient à l'origine en *-os et en *-om. Le radical se terminait donc par -o :
- viro- ---> vir
- servo- ---> servus
- bello- ---> bellum.
Pour le nominatif masculin et féminin, on ajoutait -s, et -m pour le nominatif neutre. Le o s'est affaibli en -u (3 ème siècle avant J.C.). Ces formes -os et -om se sont conservées jusqu'après la période classique après un u ou un v.
- servos sum tuos (= servus sum tuus), Plaut. : je suis ton esclave.
- tuos sum (= tuus sum), Plaut. : je suis à toi.
- servos salutat Nicobulum Chrysalus, Plaut. : l'esclave Chrysale salue Nicobule.
- cur ejulas, quem ego avom (= avum) feci ut esses filiai (= filiae) nuptiis? Plaut. : pourquoi gémis-tu, toi que j'ai rendu grand-père pour que tu sois au mariage de ta fille?
- te mi aequom (= aequum) est gratias agere, Plaut. : il est juste que tu me remercies.2 - La plupart des noms en *-ros/-ri ont perdu le o et le s au nominatif :
d'où les noms (et adjectifs) en -er :
- *pueros> puer
- *ageros> ager.Un certain nombre de mots latins ne se terminaient pas en –ros/ri, mais en -sos. Le s intervocalique a été remplacé par le r : encore le rhotacisme! Ainsi trouve-t-on surtout des mots d'origine grecque :
- erus (herus), i, m. : maître (de maison), époux, propriétaire, souverain
- hesperus (Hesperos), i, m. : Hespéros (frère d'Atlas, il disparut, transformé en une étoile qui, la première, se met à briller au crépuscule), étoile du soir
- juniperus (junipirus), i, f. : genévrier
- numerus, i, m. : nombre
- taurus, i, m. : taureau
- umerus (humerus), i, m. : humérus, épaule
- uterus, i, m. : utérus, ventre (de la mère)
3 - Les finales en -quus et -quum au lieu de -cus et -cum datent de l'époque classique. Les deux graphies étaient employées; mais Cicéron et César écrivaient toujours ecus, ecum; relicus, relicum.
- equus = ecus
- equum = ecum
- reliquus = relicus
- reliquum = relicum4 - Les noms se terminant par -us, -er, -ir sont du genre masculin, et ceux en -um sont du neutre. Parmi les exceptions, on trouve au féminin :
- les noms en -us, désignant des pays, des villes :
Aegyptus, i, f. : Egypte
Corinthus, i, f. : Corinthe
- beaucoup de noms en -us désignant des arbres et des plantes :
laurus, i, f. : laurier
populus, i, f. : peuplier5 - Beaucoup de noms grecs latinisés gardent le genre qu'ils ont en grec :
arctus (arctos), i, f. : l'Ourse (étoile), le pôle nord
methodus, i, f. : méthode
pelagus, i, n : la mer
virus, i, n : poison.
pelagus spectat : il regarde la (haute) mer
virus bibit : il a bu du poison6 - Les noms grecs de la deuxième déclinaison en -os pour le masculin et le féminin, en -eus, tous du genre masculin, en -on pour le neutre sont surtout des noms propres qui se déclinent de la façon suivante. Le pluriel, s'il existe, est régulier.
mythos, m. Athos, m. Delos, f . Rhodos, f. Ilion, n. Orpheus, m. fable Athos Delos Rhodes Ilion Orphée Remarque : Athōs présente une déclinaison tout à fait atypique; les génitif, datif et ablatif sont en ō; l’accusatif en ō, ōn ou ōm (la voyelle o est longue).
Masc. sing. Masc. sing. Fém. sing. Fém. sing. Neutre sing. Masc. sing. Nom. mythos Athos Delos Rhodos Ilion (-um) Orpheus Voc. mythe Athos Dele Rhode Ilion (-um) Orpheu Acc. mython Athon (-o) Delon (-um) Rhodon (-um) Ilion (-um) Orphea (-um) Gén. mythi Atho Deli Rhodi Ilii Orphei Dat. mytho Atho Delo Rhodo Ilio Orphei Abl. mytho Atho Delo Rhodo Ilio Orpheo 7 - Déclinaison de deus
Singulier Pluriel Nom.
Voc.
Acc.
Gén.
Dat.
Abl.deus
deus (rarement dee)
deum
dei
deo
deodei (dii, di)
dei (dii, di)
deos
deorum (deum)
deis (diis, dis)
deis (diis, dis)8 - Vocatif singulier contracté des noms en -ius et -ium
Dans les noms communs le vocatif singulier contracté est inusité sauf pour fili (filius)
Dans les noms propres, on trouve -i (Vergili, voc. de Vergilius), sauf pour Darius qui fait Darie.
La voyelle i, provenant de la contraction, est longue :
- tu quoque, mī filī : toi aussi, mon fils.9 - Génitif pluriel en -um au lieu de -orum
Ce génitif pluriel ancien en -um est employé surtout en poésie
- volito vivos (= vivus) per ora virūm (= virorum), Enn. : je vole vivant de bouche en bouche parmi les hommes.
On le rencontre aussi chez des prosateurs dans quelques mots :
- decemvir ---> decemvirūm (et d'autres noms de magistrats composés de vir)
- sestertius ----> sestertiūm
- modius -----> modiūm
- praefectus sociūm : commandant des alliés
- praefectus fabrūm : commandant du génie militaire
La voyelle u, provenant de la contraction, est longue.10 - Un ancien cas appelé locatif et qui présente la même désinence que le génitif singulier indique le lieu où l'on est pour les noms de villes et de petites îles:
- sum Lugduni : je suis à Lyon
- sum Sami : je suis à Samos
et dans les expressions :
- sum domi : je suis chez moi (à la maison, dans mon pays)
- sum humi : je suis par terre
- belli : en temps de guerre
- domi militiaeque : en temps de paix et en temps de guerre
Domus présente une déclinaison qui oscille entre la deuxième et la quatrième :
voir sa déclinaison.
11 - Le génitif singulier des noms en -ius et en -ium peut être contracté en -i, au lieu de -ii :
- negotii ---> negoti.
Cette forme contractée est fréquemment employée par Cicéron, dans sa correspondance.12 - La désinence de l'accusatif pluriel -ōs vient de *-ons. Le n a disparu, mais en compensation la voyelle o s'est allongée.
De même pour la 1ère déclinaison : *-ans > -ās.