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 Chapitre 30 
 Correction des exercices de grammaire 
 
 
 
Les Héduens sollicitent l'aide de César
 
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 Locutus est Diviciacus Haeduus: "Galliae totius factiones esse duas; harum alterius principatum tenere Haeduos, alterius Arvernos. Hi cum tantopere de potentatu inter se multos annos contenderent, factum esse uti ab Arvernis Sequanisque Germani mercede arcesserentur. Horum primo circiter milia quindecim Rhenum transisse; postea quam agros et cultum et copias Gallorum homines feri ac barbari adamassent, traductos plures; nunc esse in Gallia ad centum et viginti milium numerum. Cum his Haeduos eorumque clientes semel atque iterum armis contendisse; magnam calamitatem pulsos accepisse, omnem nobilitatem, omnem senatum, omnem equitatum amisisse. 
 
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 L'Eduen Diviciac prit la parole : "deux partis divisaient la Gaule. L'un avait les Héduens pour chef, l'autre les Arvernes. Après une lutte de plusieurs années pour la prééminence, les Arvernes, unis aux Séquanes, attirèrent les Germains en leur promettant des avantages. Quinze mille de ces derniers passèrent d'abord le Rhin ; la fertilité du sol, la civilisation, les richesses des Gaulois, ayant charmé ces hommes grossiers et barbares, il s'en présenta un plus grand nombre, et il y en a maintenant cent vingt mille dans la Gaule. Les Eduens et leurs alliés leur ont livré deux combats, et ont eu, outre leur défaite, de grands malheurs à déplorer, la perte de toute leur noblesse, de tout leur sénat, de toute leur cavalerie. [...] 
 
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 Futurum esse paucis annis uti omnes ex Galliae finibus pellerentur atque omnes Germani Rhenum transirent; neque enim conferendum esse Gallicum cum Germanorum agro neque hanc consuetudinem victus cum illa comparandam. Ariovistum autem, ut semel Gallorum copias proelio vicerit, quod proelium factum sit ad Magetobrigam, superbe et crudeliter imperare, obsides nobilissimi cujusque liberos poscere et in eos omnia exempla cruciatusque edere, si qua res non ad nutum aut ad voluntatem ejus facta sit. Hominem esse barbarum, iracundum, temerarium: non posse ejus imperia, diutius sustineri. Nisi quid in Caesare populoque Romano sit auxilii, omnibus Gallis idem esse faciendum quod Helvetii fecerint, ut domo emigrent, aliud domicilium, alias sedes, remotas a Germanis, petant fortunamque, quaecumque accidat, experiantur. Haec si enuntiata Ariovisto sint, non dubitare quin de omnibus obsidibus qui apud eum sint gravissimum supplicium sumat. Caesarem vel auctoritate sua atque exercitus vel recenti victoria vel nomine populi Romani deterrere posse ne major multitudo Germanorum Rhenum traducatur." 
César, Bellum Gallicum, I, 31
 
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 Il arrivera dans peu d'années que tous les Gaulois seront chassés de leur pays, et que tous les Germains passeront  le Rhin ; car le sol de la Germanie ne peut pas entrer en comparaison avec celui de la Gaule, non plus que la manière de vivre des deux nations. Arioviste, une fois vainqueur de l'armée gauloise dans la bataille qui fut livrée à Magétobrige, commanda en despote superbe et cruel, exigea pour otages les enfants de tous les nobles, et exerce contre eux tous les genres de cruauté, si l'on n'obéit aussitôt à ses caprices ou à sa volonté : c'est un homme barbare, emporté, féroce; on ne peut supporter plus longtemps sa tyrannie. Si César et le peuple romain ne viennent pas à leur secours, tous les Gaulois n'ont plus qu'une chose à faire : à l'exemple des Helvètes, ils émigreront de leur pays, chercheront d'autres terres et d'autres demeures éloignées des Germains et tenteront la fortune, quoi qu'il arrive. Si Arioviste venait à connaître leurs révélations, nul doute qu'il ne livrât tous les otages en son pouvoir aux plus affreux supplices. César, par son autorité, par ses forces, par l'éclat de sa victoire récente, et avec le nom du peuple romain, peut empêcher qu'un plus grand nombre de Germains ne passent le Rhin."
 
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Les Bacchanales
 
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 Tum Hispala originem sacrorum expromit : "primo sacrarium id feminarum fuisse, nec quemquam eo virum admitti solitum. Tres in anno statos dies habuisse, quibus interdiu Bacchis initiarentur. Sacerdotes in vicem matronas creari solitas. 
 
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 Alors Hispala révéla l'origine des mystères : "d'abord le sanctuaire avait été réservé aux femmes et on n'y avait d'ordinaire introduit aucun homme. On avait réservé trois jours fixes dans l'année pour l'initiation aux mystères de Bacchus qui se faisait le jour. Les dames devenaient prêtresses chacune à leur tour. 
 
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 Pacullam Anniam Campanam sacerdotem omnia, tamquam deum monitu, immutasse : nam et viros eam primam filios suos initiasse, Minium et Herennium Cerrinios; et nocturnum sacrum e diurno, et pro tribus in anno diebus quinos singulis mensibus dies initiorum fecisse. Ex quo in promiscuo sacra sint et permixti viri feminis, et noctis licentia accesserit, nihil ibi facinoris, nihil flagitii praetermissum. Plura virorum inter sese, quam feminarum, esse stupra. 
 
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 C'était Paculla Annia, une prêtresse campanienne, qui, prétextant un avertissement des dieux, avait tout changé. Elle était, en effet, la première à avoir initié des hommes en la personne de ses fils, surnommés Cerrinius; d'autre part, sur son intervention, les mystères n'avaient plus été célébrés de jour comme avant, mais de nuit, et elle avait fait passer les jours d'initiation de trois par an à cinq par mois. Depuis que les mystères se déroulaient en commun, que les hommes étaient mêlés aux femmes et que s'était ajouté à cela la licence favorisée par la nuit, il n'était aucun forfait, aucune turpitude qui n'y eussent été accomplis. Il y avait plus de débauche chez les hommes entre eux que chez les femmes. 
 
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 Si qui minus patientes dedecoris sint, et pigriores ad facinus, pro victimis immolari : nihil nefas ducere, hanc summam inter eos religionem esse. Viros, velut mente capta, cum jactatione fanatica corporis vaticinari; matronas Baccharum habitu crinibus sparsis cum ardentibus facibus decurrere ad Tiberim, demissasque in aquam faces, quia vivum sulphur cum calce insit, integra flamma efferre.
 
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 S'ils s'en trouvaient certains moins enclins à supporter l'ignominie ou trop peu disposés à commettre des forfaits, on les immolait comme victimes : ne rien tenir pour sacrilège, tel était parmi eux le plus haut degré du sentiment religieux. Les hommes, comme s'ils avaient perdu la raison, prophétisaient avec une agitation fanatique du corps; les femmes, les cheveux épars à la manière des Bacchantes, couraient vers le Tibre avec des torches ardentes, les plongeaient dans l'eau et, comme elles étaient faites de soufre naturel et de chaux vive, les en retiraient tout enflammées. 
 
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 Raptos a diis homines dici, quos machinae illigatos ex conspectu in abditos specus abripiant : eos esse, qui aut conjurare aut sociari facinoribus aut stuprum pati noluerint. Multitudinem ingentem, alterum jam prope populum esse : in his nobiles quosdam viros feminasque. Biennio proximo institutum esse, ne quis major viginti annis initiaretur : captari aetates et erroris et stupri patientes." 
Tite-Live, 39, 13
 
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 On disait que des hommes étaient enlevés par les dieux : on les liait à une machine qui les faisait disparaître en les précipitant dans de profonds souterrains. C'étaient ceux qui avaient refusé soit de se lier par un serment, soit de s'associer aux forfaits, soit de se laisser déshonorer. La foule des initiés était immense et formait déjà presque un second monde. Il y avait parmi eux des nobles, hommes et femmes. Depuis les deux dernières années, il avait été décidé de n'initier personne de plus de vingt ans et de chercher à attirer les âges enclins à admettre l'égarement et la corruption."
 
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Aventure du jeune Massiva.

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 Cum Afros venderet jussu imperatoris quaestor, puerum adultum inter eos forma insigni, cum audisset regii generis esse, ad Scipionem misit. Quem cum percontaretur Scipio quis esset et cujas et cur id aetatis in castris fuisset, Numidam esse ait, "Massivam populares uocare; orbum a patre relictum apud maternum avum Galam, regem Numidarum, eductum, cum avunculo Masinissa, qui nuper cum equitatu subsidio Carthaginiensibus venisset, in Hispaniam trajecisse; prohibitum propter aetatem a Masinissa, nunquam ante proelium inisse; eo die, quo pugnatum cum Romanis esset, inscio avunculo, clam armis equoque sumpto in aciem exisse; ibi prolapso equo effusum in praeceps, captum ab Romanis esse." Scipio, cum adservari Numidam jussisset, quae pro tribunali agenda erant peragit; inde, cum se in praetorium recepisset, vocatum eum interrogat velletne ad Masinissam reverti. Cum, effusis gaudio lacrimis, "cupere vero" diceret, tum puero anulum aureum, tunicam lato clavo cum Hispano sagulo et aurea fibula equumque ornatum donat, jussisque prosequi, quoad vellet, equitibus, dimisit. 
Tite-Live, 27, 19
 
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 Alors que le questeur, sur l'ordre du général en chef, vendait les Africains, entendant dire qu'un adolescent d'une rare beauté, qui se trouvait parmi eux, était de naissance royale, il l'envoya à Scipion. Celui-ci lui demandant qui il était, de quel pays, et pourquoi, à un tel âge, il s'était trouvé dans un camp, il répondit qu'il était Numide, que ses compatriotes l'appelaient Massiva; resté orphelin de père, élevé chez son grand-père maternel Gala, roi des Numides, il était passé en Espagne avec son oncle Masinissa, qui, récemment, avait amené aux Carthaginois un renfort de cavalerie. Jusqu'ici, Masinissa lui avait toujours défendu, à cause de son âge, de prendre part à un combat; le jour où l'on avait livré bataille aux Romains, prenant secrètement, à l'insu de son oncle, des armes et un cheval, il était parti au front; là, son cheval, en s'abattant, l'ayant précipité à terre, il avait été pris par les Romains. Scipion, après avoir ordonné de mettre à part ce Numide, achève ce qu'il devait accomplir à son tribunal; puis, s'étant retiré à son quartier général, il fait appeler l'adolescent et lui demande s'il veut retourner auprès de Masinissa. A la réponse, accompagnée de larmes de joie, que certes, il le désirait, Scipion donne à l'enfant un anneau d'or, une tunique laticlave, avec un sayon espagnol et une agrafe d'or, un cheval tout harnaché, et, disant à des cavaliers de l'accompagner jusqu'où il voudrait, il le renvoya. 
 
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