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.. | 1 - Tota Fabricii supellex argentea salino uno constabat, et patella ad usum sacrorum, quae tamen ipsa corneo pediculo sustinebatur. Cenabat ad focum radices et herbas, quas in agro repurgando vulserat, cum legati a Samnitibus ad eum venerunt, magnamque ei pecuniam obtulerunt; quibus respondit: "Quandiu cupi ditatibus imperare potero, nihil mihi ista pecunia opus erit : hanc ad illos reportate qui ea indigent." |
.... | 1 - Toute la vaisselle en argent de Fabricius consistait en une seule salière et un petit plateau à l'usage des sacrifices, qui cependant était soutenu par un pied en corne. Il mangeait près du feu des racines et des herbes qu'il avait arrachées en nettoyant ses champs quand des ambassadeurs envoyés par les Samnites vinrent vers lui et lui proposèrent une grosse somme d'argent; mais il leur répondit : "Aussi longtemps que je pourrai maîtriser mes désirs, je n'aurai nullement besoin de cet argent : "Portez-la à ceux qui en manquent." |
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.. | 2 - Quo morbo Juppiter vehementer opprimebatur?
- Magno capitis dolore opprimebatur.
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.... | 2- De quelle maladie Jupiter était-il
accablé durement? - Il était accablé d'un grand mal
de tête.
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.. | 3 - Aulus Posthumius dictator factus,
cum hostibus apud Regillum lacum conflixit, ubi cum victoria nutaret, magister
equitum equis frenos detrahi jussit, ut irrevocabili impetu ferrentur :
itaque et aciem Latinorum fuderunt, et castra ceperunt. Tarquinius Cumas
se contulisse dicitur, in eaque urbe senio et aegritudine esse confectus.
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.... | 3 - Aulus Posthumius, nommé dictateur,
engagea le combat près du lac Régille et comme la victoire
était indécise, le maître de cavalerie ordonna <que
les mors fussent enlevés aux chevaux> = d'enlever les mors aux chevaux
pour qu'ils fussent emportés dans un élan irrévocable
: c'est pourquoi les Romains mirent en déroute l'armée des
Latins et s'emparèrent de leur camp. On dit que Tarquin se rendit
à Cumes et que dans cette ville il mourut de vieillesse et de chagrin.
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.. | 4 - Cum duo consules, quorum alter inops
erat, alter autem avarus, in senatu contenderent
uter in Hispaniam ad bellum gerendum mitteretur, ac magna inter patres
esset dissensio, rogatus sententiam Scipio Aemilianus: "Neutrum, inquit,
mihi mitti placet, quia alter nihil
habet, alteri nihil est satis." Scilicet ad rem bene gerendam judicabat
pariter abesse debere et inopiam et avaritiam. Alioquin maxime timendum
est ne publicum munus quaestui habeatur,
et praeda communis in privatum imperatoris lucrum convertatur. |
.. | 4 - Comme deux consuls, dont l'un était
sans ressources et l'autre cupide, luttait pour savoir qui des deux serait
envoyé en Espagne pour y faire la guerre et qu'il y avait une grande
divergence d'opinions entre les sénateurs, Scipion Emilien à
qui l'on demanda conseil répondit : "<Il me plaît que ni
l'un ni l'autre ne soit envoyé> = je ne juge bon d'envoyer ni l'un
ni l'autre, car l'un n'a rien et l'autre pas assez." Evidemment il estimait
que pour mener à bien une mission <l'indigence autant que la
cupidité devaient être éloignées> = on devait
ignorer aussi bien l'indigence que la cupidité. Dans le cas contraire
il y a lieu de craindre <qu'une fonction publique soit considérée
comme un objet de gain> = qu'une fonction publique soit considérée
comme un moyen de s'enrichir et que le butin appartenant à tous
soit détourné pour le profit personnel d'un général. |
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.. | Longe ab hac culpa alienus fuit Scipio;
nam post duos consulatus et totidem triumphos officium legationis administravit
atque septem tantum servos secum duxit. E Carthaginis et Numantiae spoliis
comparare plures certe potuerat; sed nihilo
locupletior Carthagine eversa fuit, quam ante. Itaque cum per populi Romani
socios et exteras nationes iter faceret, non mancipia ejus, sed victoriae
numerabantur, nec quantum auri et argenti, sed quantum dignitatis atque
gloriae secum ferret, aestimabatur.
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.... | Scipion était bien loin de commettre
cette faute; car après deux consulats et autant de triomphes, il
accomplit une mission diplomatique et il n'emmena avec lui que sept esclaves.
Bien sûr il aurait pu se réserver plus d'esclaves provenant
des dépouilles de Carthage et de Numance; mais après la destruction
de Carthage il ne fut pas plus riche qu'auparavant. C'est pourquoi, alors
qu'il se déplaçait au milieu des alliés et à
travers des nations étrangères, <sa domesticité
n'était pas comptée, mais ses victoires> = ce n'était
pas sa domesticité que l'on comptait, mais ses victoires, et on
n'estimait pas <combien d'or et d'argent il emportait avec lui> = la
quantité d'or et d'argent qu'il emportait avec lui mais l'importance
de sa dignité et de sa gloire.
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.. | 1 - Omnis aetas apta est studendo. |
.... | 1 - Tout âge est apte à étudier. |
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.. | 2 - Dumnorix, insuetus navigandi, mare
timebat.
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.... | 2 - Dumnorix, qui n'avait pas l'habitude
de naviguer, craignait la mer.
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.. | 3 - Mons pecori bonus alendo erat.
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.... | 3 - La montagne était bonne pour
nourrir les troupeaux.
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.. | 4 - Sunt nondum portandis habiles gravioribus
armis.
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.... | 4 - Ils ne sont pas encore aptes à
porter des armes assez lourdes.
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.. | 5 - In captandis muscis unam fere horam
quotidie consumebat Domitianus imperator.
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.... | 5 - L'empereur Domitien passait tous les
jours environ une heure à attraper des mouches.
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.. | 6 - Breve tempus aetatis satis longum
est ad bene vivendum.
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.... | 6 - La courte durée de la
vie est assez longue pour bien vivre.
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.. | 7 - Vestis frigoris depellendi causa reperta
primo est.
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.... | 7 - Les vêtements ont été
imaginés d'abord pour protéger du froid.
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.. | 8 - Aedem Castoris, judices, P. Junius
habuit tuendam de L. Sulla Q. Metello consulibus.
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.... | 8 - Juges, P. Junius avait, de la part
des consuls L. Sylla et de Q. Metellus, le temple de Castor à garder.
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.. | 9 - Legibus parendum est.
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.... | 9 - On doit obéir aux lois.
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.. | Qui pecuniae cupiditate, qui voluptatum libidine feruntur, quorumque ita perturbantur animi ut non multum absint ab insania, his nullane est adhibenda curatio? Utrum quod minus noceant animi egrotationes quam corporis, an quod corpora curari possint, animorum medicina nulla sit? |
.... | A ceux qui sont poussés par l'amour de l'argent, par la passion des plaisirs, à ceux dont l'âme est tellement troublée qu'elle est toute proche de la folie, aucun traitement n'est-il applicable ? Est-ce parce que les maladies de l'âme sont moins nuisibles que celles du corps, ou parce que l'on ne peut guérir que le corps, qu'il n'y aurait aucun remède pour l'âme? |
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.. | At et morbi perniciosiores pluresque sunt
animi quam corporis. Hoc enim ipso odiosi sunt, quod ad animum pertinent
eumque sollicitant : « animusque aeger, ut ait Ennius, semper errat,
neque pati, neque perpeti potis est, cupere nunquam desinit ». Quibus
duobus morbis (ut omittam alios), aegritudine et cupiditate, qui tandem
possunt in corpore esse graviores? Qui vero probari potest ut sibi animus
mederi non possit, cum ipsam medicinam corporis animus invenerit, cumque
ad corporum sanationem multum ipsa corpora et natura valeant, nec omnes
qui curari se passi sunt continuo etiam convalescant, animi autem qui sanari
voluerint, praeceptisque sapientium paruerint sine ulla dubitatione sanentur?
Est profecto animi medicina, philosophia, cujus auxilium non, ut in corporis
morbis, petendum est foris.
Cicéron, Tusculanes, III, 5.
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.... | Bien au contraire, les maladies de l'âme
sont plus pernicieuses et plus nombreuses que celles du corps. Elles sont,
en effet, odieuses précisément parce qu'elles concernent
l'âme et la tourmentent : « Une âme malade, comme
le dit Ennius, est toujours dans l'erreur ; elle ne peut rien supporter
ni rien souffrir avec patience; elle ne cesse jamais d'être en proie
au désir. » Quelles maladies peuvent donc, quand il s'agit
du corps, être plus graves que ces deux maladies (pour ne pas en
citer d'autres) le tristesse et la cupidité ? Comment peut-on
admettre, d'autre part, que l’âme ne puisse pas trouver un remède
à son propre état, alors que l'âme a découvert
un remède même pour le corps, que le corps lui-même
et sa constitution ont beaucoup d'influence pour la guérison du
corps et qu'il ne s'ensuit pas que tous les malades se rétablissent,
même s'ils admettent guérir, tandis que l'âme, si elle
veut guérir, si elle obéit aux préceptes de la sagesse,
guérit sans retard? Il y a évidemment un remède pour
l'âme, c'est la philosophie, dont il ne faut pas, comme lorsqu'il
s'agit des maladies du corps, chercher le secours au-dehors.
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Lucrum praeposivi sopori et quieti : tempestate saeva experiri expetivi, paupertatem heri qui et meam servitutem tolerarem. Opera haud fui parcus mea. Vigilare decet hominem qui volt sua temperi conficere officia; noenum illum expectare erum oportet dum se ad suum suscitet officium; nam qui dormiunt lubenter, sine lucro et cum malo quiescunt. Nimis homo nihili est qui est piger, nimisque id genus odi ego male. Nam ego nunc mihi, qui impiger fui, repperi ut piger, si velim, siem. Hoc ego hic in mari, quidquid inest, repperi; grave quidem est : aurum hic ego inesse reor; nec mihi conscius est ullus homo. Nunc haec tibi occasio, Grippe, obtigit, ut liberet ex hoc praetor te. Nunc sic consilium est, sic faciam. Ad herum veniam docte atque astute. Pauxillatim pollicitabor pro capite argentum, ut sim liber. Jam, ubi liber ero, igitur tum demum mi instruam agrum atque aedes, mancupia; navibus magnis mercaturam faciam : apud reges rex perhibebor. Post animi causa mihi navem faciam atque imitabor Stratonicum; Oppida omnia circumvectabor. Ubi nobilitas mea erit clara, oppidum magnum commoenibo; ei ego urbi Grippo indam nomen, Monumentum meae famae et factis, ibique instituam regum magnum; magnas res hic agito in mentem instruere. Nunc hunc vidulum condam. Sed hic rex cum aceto pransurus est et sale, sine bono pulmento. Plaute, Rudens, IV, 2
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.... | Préférant le gain au sommeil et au repos, j'ai voulu par le gros de la tempête, essayer de soulager la pauvreté de mon maître et ma propre servitude. Je n'ai pas épargné ma peine. Il faut veiller, si l'on veut remplir à temps ses devoirs. Il ne faut pas attendre que le maître vous fasse lever pour travailler. Ceux qui aiment à dormir ne gagnent rien à se reposer et récoltent des horions. Un paresseux est un vaurien et je hais cette engeance. Moi, par exemple, qui me suis montré actif, j'ai trouvé de quoi faire le paresseux, si je voulais. J'ai trouvé ceci dans la mer. - Qu'y a-t-il là-dedans? Je ne sais, mais c'est pesant. Ce doit être de l'or. Personne ne m'a vu. Voilà une belle occasion, Grippus, de te faire affranchir par le préteur. Voici mon plan, et je l'exécuterai. J'aborderai mon maître en recourant à toute mon adresse, à toute ma ruse. Je lui offrirai tout doucement une somme pour me racheter, pour devenir libre. Une fois libre, alors enfin, je pourrai m'offrir une propriété, une maison, des esclaves. Je ferai du négoce avec de grands vaisseaux : je serai un gros personnage. Ensuite, pour mon agrément personnels, je me ferai faire un bateau, tout comme Stratonicus; je me promènerai de ville en ville. Quand mon nom sera célèbre, je bâtirai une grande ville; je l'appellerai Grippus; ce sera le monument de ma gloire et de mes exploits; j'en ferai la capitale d'un grand royaume. Voilà de bien grands projets que je me mets en tête. Pour le moment cachons la valise; en attendant d'être roi, je vais déjeuner avec du vinaigre et du sel, et sans fricot. Traduction de Petitmangin
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1. expetivi experiri qui (= quô) tolerarem : j'ai désiré essayer comment (par quels moyens) je pourrais soulager...
2. expectare erum dum se suscitet ad suum officium : <attendre son maître jusqu'à ce qu'il se réveille pour son travail>= attendre que son maître se réveille pour l'envoyer au travail. Emploi irrégulier des réfléchis, comme on peut le constater à l'époque archaïque.
3. repperi ut piger, si velim, siem : j'ai trouvé comment je pourrais être paresseux, si je voulais.
3. nimis homo nihili est qui est piger : Il est vraiment un homme de rien celui qui est paresseux.