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1
- Dans une interrogation double :
Interrogation directe
: ou, ou bien.
- utrum
vigilas an dormis ? =
es-tu éveillé ou
dors-tu ?
- utrum
defenditis an
impugnatis plebem ? Liv. 5 :
défendez-vous la plèbe ou
la combattez-vous ?
- utrum ea vestra an nostra culpa est ? Cic. Ac. 2, 95 : est-ce votre
faute ou la nôtre ?
- utrum adseveratur in hoc an temptatur ?
Cic. Verr. 2, 2, 26 : parle-t-on sérieusement ou n'est-ce qu'un essai ?
- utrum
nescis, quam alte ascenderis, an pro nihilo id putas ? Cic. Fam. 10, 26
: ignorez-vous le rang que vous avez atteint ? ou n'en tenez-vous aucun
compte ?
- quid
? fortes viri voluptatumne calculis subductis prælium ineunt an animi
ardore concitati ? Cic. Fin. 2, 19 : eh quoi ! les gens braves, est-ce
après avoir fait un compte des plaisirs qu’ils vont au combat, ou
est-ce qu’une âme ardente les pousse ?
- utrumne
au lieu de utrum
- utrumne taceam an prædicem ? Ter. Eun. 721 :
dois-je me taire ou parler ?
- nihilne tibi videor an
aliquid dicere ? est ce que je te parais ne rien dire ou dire quelque
chose ? --- cf.
- nonne... an
- nonne
ad servos videtis rem publicam venturam fuisse ? an mihi ipsi fuit mors
æquo animo oppetenda ? Cic. Sest. 47 : ne voyez-vous pas que
la
république serait au pouvoir des esclaves ? fallait-il me résigner à la
mort ? --- cf. Cic. Sex. Rosc. 43 sq.; id. Dom. 26;
127; avec an, deux
fois Cic. Phil. 11, 36.
- vigilasne an
dormis ? = es-tu
éveillé ou
dors-tu ?
- perquiritur ... virtus suamne
propter dignitatem an
propter fructum aliquem expetatur, Cic. Att. 16, 8, 2 : on demande si
la vertu est recherchée pour sa valeur propre ou pour quelques
avantages. --- trad. Ernout et
Thomas, Syntaxe latine, § 320; éd. Klincksieck.
- an marquant une hésitation
paucis ante quam mortuus est an diebus an mensibus, Cic. Brut. 89 :
plusieurs jours ou plusiers mois après sa mort. --- trad. Marcel Bizos; Syntaxe latine, p.
110, éd. Vuibert.
- Simonides an quis alius, Cic. Fin. 2, 104 : Simonide ou qui d'autre ?
- vosne
vero L. Domitium, an vos Domitius deseruit ? Cæs. BC. 2, 32, 8 : mais
est-ce bien vous qui avez abandonné L. Domitius ? n'est-ce pas plutôt
L. Domitius qui vous a abandonnés ?
- servosne
( = servusne) es an
liber ? Plaut. Am. : es-tu esclave ou
libre ?
- quæro
quos ? servosne an liberos ? Cic.
Am. 74 : lesquels ? je te le demande;
des esclaves ou des hommes libres ?
- Romamne
venio, an hic maneo, an Arpinum fugiam ? Cic. Att. 16, 9 :
dois-je
aller à Rome ou rester ici ou bien vais-je m'enfuir à Arpinum ?
- an
non ou annon
(plus fréquent que necne).
- isne
est quem quæro an non ?
est-ce celui que
je cherche ou non.
quid
ego de consulatu loquar ? parto vis, anne gesto ? Cic. Pis. 1 : que
dirai-je de mon consulat ? parlerai-je de ma nomination ou de ma
gestion ? --- cf.
- reperisti
tibi quod placeat an
nondum etiam, Ter.
Haut. 596 :
as-tu quelque idée qui te plaise, ou rien encore ?
- album an atrum vinum potas ? Plaut. Men. 915 : bois-tu du
vin blanc ou du rouge ? --- trad. A. Ernout.
- an
= sive
: saucius an sanus, numquid tua signa reliqui, Ov. F. 4, 7 : blessé ou
en bonne santé, ai-je jamais vraiment délaissé tes enseignes ?
- Silius,
sive fatali vecordia an imminentium periculorum remedium ipsa pericula
ratus, Tac. An. 11, 26 : Silius, poussé par un délire fatal,
ou cherchant dans le péril même un remède contre le péril. ---
cf. Tac. An. 14, 59; Tibul.
3, 1, 20.
Interrogation indirecte
: ou si, ou.
- rogavit utrum bellum an
pacem eligerent : il leur demanda s'ils
choisissaient la guerre ou
la paix.
- quid
refert utrum non
incipias an desinas, Sen. Ep. 54 : qu'importe que tu ne commences pas
ou que tu cesses.
- id
utrum Romano more locutus sit, an quo modo Stoici dicunt, postea
videro, Cic. Fam. 7, 16, 3 : j'examinerai plus tard s'il a
dit
cela à la romaine ou à la manière des stoïciens.
- an non ou annon.
- di
immortales ... sit Latium deinde an non sit, in vestra manu posuerunt,
Liv. 8, 13 : les dieux immortels ont mis entre vos mains le salut ou la
perte du Latium.
- abi, vise redieritne jam
an nondum domum, Ter. Phorm. 445 : va-t'en voir s'il est, ou non, de
retour au logis. --- Vulg. Gen. 18, 21; 24, 21.
-
anne -
nec
æquom anne iniquom imperet, cogitabit, Plaut. Am. 1, 1, 19 : et il ne
s'inquiétera pas si ses ordres sont justes ou non.
- percontarier,
utrum aurum reddat anne eat secum simul, Plaut. Bacch. 4, 1, 4 :
m'informer s'il veut rendre l'argent ou s'en retourner avec lui.
- exercitu
suo præsente conclamavit : quid ad se venirent ? an speculandi causā ?
Cæs. BG. 1, 47, 5 : (Arioviste) s'écria en présence de ses
soldats
: "Que venez-vous faire ici ? Est-ce pour espionner ?"
- parum
curat vir sapiens utrum eum vituperent homines an laudent, Cic. : le
sage se met peu en peine que les hommes le blâment ou l'approuvent.
2 - Dans une
interrogation simple :
Interrogation directe
:
a - est-ce que par hasard ? est-ce que vraiment ? est-il
possible
que ? (pour marquer un doute ou
exprimer l'ironie)
- an,
quod ad diem non venerunt, de eorum fide constantiaque dubitatis
? Cæs. BG. 7, 77.
---> parce que (vos auxiliaires) ne
sont pas
arrivés au jour fixé, douteriez-vous de leur foi et de leur
constance ?
- an
me taciturum tantis de rebus existimavistis ? Cic.
Verr. 1, 9.
---> est-il possible que vous ayez pensé que je
garderais le
silence sur
des actions aussi graves ?
- an
in Hispania res gestas Cæsaris non audistis ? Cæs. BC. 2, 32,
5.
---> est-il possible que vous n'ayez pas entendu parler des
exploits de
César en Espagne ?
- an
me falsum credis ?
---> est-ce que par hasard tu me crois menteur ?
- an
quisquam potest sine perturbatione mentis irasci ? Cic. Tusc. 4, 54 :
est-ce qu'on peut se mettre en colère sans avoir l'esprit troublé ?
- an
id joco dixisti ? Plaut. Amp. 850 : l'as-tu dit pour rire ?
- an
est quicquam similius insaniæ quam ira ? Cic. Tusc. 4, 52 : y
a-t-il rien qui ressemble plus à la folie que la colère ?
- an
nescis longas regibus esse manus ? Ov. H. 17, 168 : ne sais-tu pas que
les rois ont le bras long ?
- peritissimus
existimatur; an non jure ? Varr. Agr. 1, 2, 10 : on le considère comme
le plus compétent; n'est-ce pas à bon droit ?
- annon (an non)
- an
non dixi esse hoc futurum ? Ter. And. 621 : ne t'avais-je pas dit que
cela arriverait ?
b - est-ce que ... ne ... pas ...? n'est-ce
pas...? ou bien alors est-ce que ? (après
une première interrogation).
- quid
huc venistis ? an
speculandi causā ?
---> pourquoi êtes-vous venus ici ? n'est-ce pas pour
espionner ?
- cujum
pecus ? an Melibœi ?
Virg. B. 3, 1.
---> à qui est le troupeau ? n'est-ce pas celui de
Mélibée ?
- cur
misereare potius quam feras opem, si id facere possis ? an sine
misericordia liberales esse non possumus ? Cic. Tusc. 4, 56 : pourquoi
avoir pitié d'un malheureux plutôt que de l'assister si on le peut ?
a-t-on besoin d'être touché pour être libéral ?
- an
potius hæc patri æquomst fieri ut a me ludatur dolis ? Ter. Eun. 382
: vaudrait-il mieux que je m'attaque à mon père, pour le jouer par mes
ruses ?
Interrogation indirecte
:
a - Chez
les classiques, les tournures dubito
an, incertum est an, nescio an,
haud scio an laissent
entendre une réponse affirmative et correspondent
à peut-être,
peut-être bien que, je crois bien que...
- haud
scio (dubito) an
venerit.
---> je ne sais pas s'il n'est pas venu (peut-être
bien qu'il
est venu).
- haud
scio an melius Ennius : " Nemo me lacrumis decoret", Cic. Sen. 73.
---> peut-être Ennius a-t-il dit mieux : "Que personne
ne
m'honnore de
ses larmes !"
- haud
scio an par
principibus esse potuisset, Cic.
Brut. 151.
---> peut-être aurait-il pu être au
même rang que les princes
(de l'éloquence).
- meā
sententiā haud scio an nulla
vita beatior possit esse, Cic. CM 56.
---> à mon avis, peut-être qu'aucune vie ne
peut être plus
heureuse.
- eloquentiā
nescio an habuisset
parem neminem,
Cic. Brut. 33, 126.
---> dans le domaine de l'éloquence,
peut-être n'aurait-il eu
personne
de sa valeur.
- dubium
est utrum debuerint ridere, an... Quint. : on se
demande s'ils devaient rire ou...
- quod
haud scio an non possis, Cic. Ac. 2, 81 : peut-être ne le peux-tu pas.
- Dans la
subordonnée
négative, on trouve les négations non,
nemo,
nullus, nihil, numquam, nusquam...
b - Surtout après Cicéron, an
est
l'équivalent de num
ou
de -ne.
- quæritur an mundus
providentia regatur.
---> on se demande si le monde est régi par la
providence.
- diu
cogita an tibi in amicitiam aliquis recipiendus sit, Sen. Ep. 1, 3, 2.
---> demande-toi
longtemps si tu recevras bien un tel dans ton amitié.
- temptas
an sciamus, Plaut. Pœn. 557 : tu essaies de voir si nous
savons.
- quid
refert an alia mutis dissimilia habeat, Sen. Ir. 3, 27, 2
: qu’importe (s’il a) qu’il ait d’autres points de différence
avec
les animaux.
-
an accincti forent rogitantes, Tac. H. 2, 88 : leur demandant
s’ils avaient leurs épées.
-
spectare an... Liv. 31, 48, 6 : rechercher si...
- consulti
an darent, Liv. 45, 20, 6 : consultés sur le point de savoir
s’ils accordaient.
- quærere
an, Liv. 40, 14, 7 : demander si.
- Curtium
castigasse ferunt dubitantes, an ullum magis Romanum bonum quam
arma virtusque esset, Liv. 7, 6, 3 : Curtius leur reprocha,
dit-on, leurs hésitations en demandant si pour les Romains il y avait
un bien avant les armes et le courage.
- an
est quidquam, quod Vejentibus
optatum æque contingere possit, quam ut ... Liv. 5, 6, 11 : que
peut-il arriver qui entre mieux dans les vœux des Véiens que de...
- æstimari
a medicis jubet an... Tac. H. 4, 81 : les médecins ont l'ordre
d'apprécier si...
3 - Dans une phrase
avec propositions juxtaposées
(parataxe; la deuxième proposition juxtaposée
s'oppose à la première) :
- an
Scythes Anacharsis potuit pro nihilo pecuniam ducere, nostrates
philosophi
non potuerunt ? Cic. Tusc. 5, 89.
---> est-ce
que, tandis que le Scythe Anacharsis a pu considérer l'argent comme
rien, les philosophes de chez nous ne pourront le faire ? ( = eh quoi
!
le Scythe Anacharsis a pu mépriser
l'argent alors que les philosophes de chez nous n'en ont pas
été
capables ?) --- Tusc.
5, 42; 5, 104; Prov. 12; Arch. 30; Fin. 1, 5; Or. 31, etc.
- an
vero P. Scipio T. Gracchum privatus interfecit, Catilinam vero nos
consules
perferemus ? Cic. Cat. 1, 3.
---> eh quoi !
Scipion, un simple particulier,
a fait mettre à mort T. Gracchus, alors que nous, consuls,
nous devrons
toujours supporter Catilina ? --- cf. Dom.
79; Sull. 32; Planc. 41; Font. 26, etc.
4 - quelques
tournures
:
- Simones an quis
alius, Cic.
Fin. 2,
---> *Simonide ou est-ce quelqu'un d'autre ?* = Simonide ou
quelqu'un d'autre. --- cf.
- an
vero obliti estis ? Cic. Mil.
62
---> eh quoi !
avez-vous oublié ?
- voir
hors site dicolat-angl dicolat-allem
Diabolus
et angeli ejus,
le
diable et ses ange. --- cf.
serpent
bleuâtre. ---
animatus
melius quam paratus,
spoliis,
ut meus
est animus,
Plaut
1 - annōna,
æ, f. :
a - production de
l'année, récolte de l’année,
les vivres pour l'année.
- annona
lactis, Col. 8, 17, 13 : la récolte en lait.
- vectigal
novum ex salaria annona statuere, Liv. 29 : établir un
impôt sur la
production
annuelle de sel.
b - approvisionnement
en blé et en denrées
alimentaires, approvisionnement en denrées.
- difficultas
annonæ, Cic. Dom. 12 : les difficultés de
l'approvisionnement.
- cf.
Liv. 7, 31, 1; 35, 44, 7.
c - le taux, le
cours,
le prix (en fonction
de la récolte).
- annona
varia : taux variable des denrées.
- annona
macelli : le cours du marché.
- annona
pervenerat ad : le cours des denrées s'était
élevé jusqu'à.
- annonam
macelli incendere (excandefacere) : faire monter très haut
le cours des
denrées, faire flamber les prix.
- annonam
cariorem facere : faire monter le prix des denrées.
- annona
haud multum laxaverat, Liv. 26 : le prix du blé ne
s'était pas beaucoup
relâché (le prix du blé n'avait pas
beaucoup baissé).
- vilitas
annonæ, quantam vix ex summa ubertate agrorum diuturna pax efficere
potuisset,
Cic. Pomp. 44 : une baisse du cours des denrées, comme
aurait à peine
pu la produire une longue paix avec la plus féconde
production des
champs.
- vilis
amicorum est annona, Hor. Ep. 1, 12, 24 : le cours des amis n'est pas
cher
(on acquiert des amis à peu de frais).
d - l'annone (le
service d'approvisionnement
à Rome).
- præfectus
annonæ, Tac. : le préfet de l'annone.
e - provisions de
bouche, ration (pour les
soldats).
- annona
decem dierum et septem, Amm. 17 : provisions pour dix-sept jours.
- necessitas
annonam pariter et arma portandi, Veg. Mil. 1, 19 :
nécessité de porter
à la fois les provisions et les armes.
g - cours
élevé,
cherté des cours.
- cena,
hac annonā, est sine sacris hereditas, Plaut. : un dîner, au
prix où
est la vie, c'est un héritage sans part
réservée aux sacrifices.
- ob
annonæ causam, Cic. Dom. 5 : à cause de la
cherté de la vie.
- cf.
Plaut. Trin. 484 ;Cic. Agr. 2, 80; Phil . 8, 26 ; Liv. 27, 5, 5.
- voir hors site
: annone.
2
- Annōna, æ, f. :
Annona (déesse qui veille
à la récolte de l'année,
représentée souvent avec une corne d'abondance,
à côté de Cérès
assise et tenant dans ses mains le flambeau et les épis).
annonariæ species,
- nam si grata fuit tibi vita ante acta (ou anteacta) priorque : en effet si ta vie antérieure et passée te fut agréable. --- trad. J. Kany-Turpin.
- voir aussi Lucr. 1, 234; 3, 672.
aliquem sapientiā,
alicui
ætate : précéder qqn par l'âge. ---
- anteferre longe
omnibus unum Demosthenem,
---
neque
ante dimisit eum quam fidem dedit,
- tum antevertens,
tum subsequens,
avec
inf. - anticipemus
facere pacem,
Antisthenæ multi,
Anubim,
anulum invenit =
eques factus est :