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 Chapitre 17 
 
 La question qua 
La question quo (étude complémentaire)
Les compléments circonstanciels de temps 
Le subjonctif actif présent et imparfait 
L'emploi du subjonctif (quelques exemples) 
La concordance des temps 
L'impératif futur 
 
 
 
 1 - La question quā (par où ?)

        Quā venisti ?
        Par où es-tu venu ?

        Iter feci per Galliam.
        Je suis passé par la Gaule.

        Iter feci per Romam.
        Je suis passé par Rome.

        Ibam forte viā Sacrā.
        Je passais par hasard par la voie Sacrée.

                    Remarque :
        On emploie per + accusatif sauf avec via.

 2 - La question quo (étude complémentaire)

A la question quo, c’est-à-dire quand il y a mouvement pour aller dans un lieu, tous les noms de villes se mettent à l’accusatif sans préposition. Il en est de même des petites îles, qui peuvent être considérées comme de simples villes, et des mots rus, à la campagne, domum, à la maison, humum, à terre, etc.
Profectus est Romam, Babylona, Athenas : il est parti pour Rome, pour Babylone, pour Athènes.
Eo rus : je vais à la campagne.
Lapsus est humum : il est tombé à terre.
Se recipere domum : rentrer à la maison.
Ministerium restituendorum domos obsidam (Tite-Live) : mission de rapatrier les otages (m. à m. de les rétablir dans leurs demeures).
Delum navigare : naviguer vers Délos.

Les autres noms de lieux se mettent à l’accusatif avec in.
Devenit in Italiam : il est venu en Italie
     Neapolim, in urbem coleberrimam, à Naples, ville très célèbre
     in urbem Neapolim, dans la ville de Naples.
Venit in Cyprum :  il vint dans l'île de Chypre.
(Venit Cyprum signifierait : il vint dans la ville de Chypre.)

Quand on veut indiquer, non que l’on entre dans un lieu, mais qu’on en approche, on met la préposition ad au lieu de in.
Eo ad urbem : je vais vers la ville.
Ad s’emploie même avec les noms de villes.
Ad Capuam profectus sum (Cic.) : Je suis parti pour Capoue.

Le mot domus, accompagné d'un complément ou d’un adjectif possessif, peut se mettre avec ou sans la préposition in.
Domos suas discesserunt (Corn. Nep.) : ils se retirèrent dans leurs demeures.
In domum suam, in domum Pompeii devenit : il arriva à sa demeure, chez lui, dans la maison de Pompée.
Mais avec un adjectif qualificatif on met toujours in :
In domum magnificam intrare : entrer dans une demeure somptueuse.

En poésie, on met l’accusatif sans préposition même avec les noms de pays, de peuples, ou d’objets quelconques, pour indiquer le mouvement vers ces pays, ces peuples, ces objets.
Italiam venit (Virg.) : il vint en Italie.
Sitientes ibimus Afros (Virg.) : nous irons dans la Libye desséchée (m. à m. chez les Africains).
Tendere limina (Virg.) : se diriger vers une demeure.
Verba aures non pervenientia nostras (Ov.) : paroles qui n’arrivent pas à notre oreille.
On trouve même en prose cette construction :
Ægyptum proficisci (Corn. Nep.) : partir pour l’Égypte.

En poésie, le datif est quelquefois employé, au lieu de l’accusatif, pour indiquer le mouvement.
It clamor coelo (Virg.) : une clameur monte au ciel.
Spolia conjiciunt igni (Virg.) : ils jettent au feu les dépouilles.
At ille procubuit terræ (Ovide) : il s'affaissa sur le sol.
Terræ defigitur arbos (Virg.) : l’arbre est enfoncé dans la terre.
Pelago suspecta dona praecipitare (Virg.) : précipiter à la mer des présents suspects.


 3 - Les compléments circonstanciels de temps

           a) Question quando (= quand?)

        Tertia hora veniet.
        Il viendra à la troisième heure.

        Centesimo anno ante Christum.
        Cent ans avant Jésus-Christ.

        Quinto quoque anno.
        <chaque cinquième année> = tous les cinq ans.

        Duobus ante annis.
        Deux ans auparavant.

        Paucis post diebus.
        Peu de jours après.

        Memoria patrum.
        Du temps de nos pères.

        Ludis.
        Pendant les jeux (lors des jeux).

        Secundo bello Punico.
        Du temps de la seconde guerre punique.

                Remarque :
                        On emploie l'ablatif  sans prépositon.
 

           b) Question quanto tempore (= en combien de temps?)

        Deus creavit mundum sex diebus.
        Dieu créa le monde en six jours.

        Tribus diebus urbem cepit.
        Il prit la ville en dix jours.

        Caesar septem annis Galliam devicit.
        César soumit la Gaule en sept ans.

                Remarque :
                        On emploie l'ablatif sans prépositon.
 

           c) Question quamdudum (= depuis combien de temps?)

        Quartum jam annum regnat.
         (<c'est désormais la quatrième année qu'il règne>).
        Il règne depuis trois ans.
        Il y a trois ans qu'il règne.

                Remarque :
                        On emploie l'accusatif en intercalant l'adverbe jam entre l'adjectif ordinal et le nom.
 

           d) Question quamdiu (= pendant combien de temps?)

       Tres annos regnavit.
        Il régna (pendant) trois ans.

                Remarque :
                        On emploie l'accusatif avec le nombre cardinal.
 

          e) Compléments précédés d'une préposition (ante, post, in, ex)

        Ante sex annos mortuus erat.
        Il était mort depuis six ans (six ans auparavant).

        Post tres dies Romam ibo.
        J'irai à Rome dans trois jours.

        Eum invitavit in posterum diem.
        Il l'invita pour le lendemain.

        Optamus tibi in proximum annum consulatum, Plin. Ep. 4, 15, 5.
        Je te souhaite le consulat pour l'année prochaine.

        In aeternum (in perpetuum) s.-ent. tempus.
        Pour toujours.

        In futurum (in posterum ou in reliquum) s.-ent. tempus.
        A l'avenir.

        In praesens s-ent. tempus.
        Pour le présent.

        Dies conloquio dictus est ex eo die quintus, Caes. BG. 1, 42.
        L'entrevue fut fixée au cinquième jour à partir de celui-là.
 

           f) Quelques expressions

        Puer decem annos  natus.
        Un enfant âgé de dix ans.    (natus + acc. = âgé de)

        Decimo aetatis anno.
        Decimum annum agens.
        Dans sa dixième année.

        Multis annis eum non vidi.
        Je ne l'ai pas vu depuis de nombreuses années.

        Bis in die.
        Deux fois par jour.

        In dies ou in dies singulos.
        De jour en jour.

        Vivere in diem.
        Vivre au jour le jour.

        Post hominum memoriam.
        De mémoire d'hommes.
 

 4 - Le subjonctif présent actif
 

 amare 
 monere 
 legere 
 capere 
 audire
 esse
 posse
 velle
ire
 ferre
 amem 
 ames 
 amet 
 amemus 
 ametis 
 ament
 moneam 
 moneas 
 moneat 
 moneamus 
 moneatis 
 moneant
 legam 
 legas 
 legat 
 legamus 
 legatis 
 legant
 capiam 
 capias 
 capiat 
 capiamus 
 capiatis 
 capiant
 audiam 
 audias 
 audiat 
 audiamus 
 audiatis 
 audiant
 sim 
 sis 
 sit 
 simus 
 sitis 
 sint
 possim 
 possis 
 possit 
 possimus 
 possitis 
 possint
 velim  
 velis 
 velit 
 velimus 
 velitis 
 velint
 eam  
 eas 
 eat 
 eamus 
 eatis 
 eant
 feram  
 feras 
 ferat 
 feramus 
 feratis 
 ferant
 
                Remarques :

                    Devant la désinence du présent on trouve : 
            - la voyelle e pour les verbes de la 1 ère conjugaison.
            - la voyelle i pour le verbe esse et ses composés ainsi que pour :
nolle (nolim...)
velle (velim...)
malle (malim...).
            - la voyelle a dans tous les autres cas.

                La terminaison -am se trouve également au futur simple :
capiam = je prendrai ou que je prenne).

                On trouve les formes archaïques suivantes :
siem pour sim
sies pour sis
siet pour sit
sient pour sint.
                Des composés de sum présentent également ces mêmes formes archaïques : 
adsiem, adsies, adsiet, adsient
desiet
possiem, possies, possiet.
 
 
  5 - Le subjonctif imparfait actif
 

amare
monere
legere
capere
audire
 amarem 
 amares 
 amaret 
 amaremus 
 amaretis 
 amarent
 monerem 
 moneres 
 moneret 
 moneremus 
 moneretis 
 monerent
 legerem 
 legeres 
 legeret 
 legeremus 
 legeretis 
 legerent
 caperem 
 caperes 
 caperet 
 caperemus 
 caperetis 
 caperent
 audirem 
 audires 
 audiret 
 audiremus 
 audiretis 
 audirent
esse
velle
malle
ire
ferre
 essem (forem) 
 esses (fores) 
 esset (foret) 
 essemus 
 essetis 
 essent (forent)
 vellem  
 velles 
 vellet 
 vellemus 
 velletis 
 vellent
 mallem  
 malles 
 mallet 
 mallemus 
 malletis 
 mallent
 irem 
 ires 
 iret 
 iremus 
 iretis 
 irent
 ferrem 
 ferres 
 ferret 
 ferremus 
 ferretis 
 ferrent
 
Remarque :
        Le subjonctif imparfait actif est formé de l'infinitif présent et des désinences : -m, -s, -t, -mus, -tis, -nt.
 

 6 - Emploi du subjonctif

1 - Expression de l'ordre et de la défense
 

 faciam 
 fac 
 faciat 
 faciamus 
 facite 
 faciant
 que je fasse 
 fais 
 qu'il fasse 
 faisons 
 faites 
 qu'ils fassent
   ne faciam  
 noli facere 
 ne faciat 
 ne faciamus 
 nolite facere 
 ne faciant
 que je ne fasse pas 
 ne fais pas 
 qu'il ne fasse pas 
 ne faisons pas 
 ne faites pas 
 qu'ils ne fassent pas 
 
                    Remarques :
                           - Pour la deuxième personne, on recourt à l'impératif (voir chap. 7 ).
                           - Quatre verbes ont un impératif irrégulier à la 2ème personne du singulier : dic (dico), duc (duco), fac (facio), fer (fero). ---> voir chap. 14)
                           - Pour suppléer à l'impératif, on emploie le subjonctif présent (avec la négation ne quand on exprime la défense.)
 
2 - Expression du souhait et du regret

                   Le subjonctif présent, précédé généralement de utinam, exprime un souhait réalisable pour le présent ou pour l'avenir. La négation est ne :
        Utinam dives sim! = puissé-je être riche! (ah! si seulement j'étais riche!)  ----> un jour.
        Utinam dives sis! = puisses-tu être riche! (ah! si seulement tu étais riche!) ---> un jour.
                    Le subjonctif imparfait, précédé généralement de utinam, exprime un regret dans le présent. La négation est ne :
        Utinam viveret! = si seulement il vivait encore!
        Utinam dives esses! = si seulement tu étais riche! (maintenant, mais tu ne l'es pas).

 3 - Le subjonctif délibératif

                        Dans une interrogation, le subjonctif, surtout à la première personne, peut exprimer une hésitation, une résolution à prendre (que dois-je faire, que devons-nous faire, que faire?) La négation est non.
        Quid faciam? Non eam? = que faut-il que je fasse? que je n'y aille pas?
        Quid facerem? = que devais-je faire? (que fallait-il que je fisse? que fallait-il faire?)

 4 - La subordonnée par cum + subjonctif

                        Cette subordonnée introduit une subordonnée :
            a) de temps (cum  = comme, alors que).
                    Cum Athenae florerent, nimia libertas civitatem miscuit.
                    Alors qu'Athènes était florissante, une liberté excessive troubla la cité.
            b) de cause (cum = comme, puisque, du moment que).
                    Cum id cupias, maneo.
                    Puisque tu le désires, je reste.
            c) de concession (cum = bien que, quoique).
                    Cum facile e carcere effugere posset, noluit.
                    Bien qu'il pût s'échapper de la prison, il refusa.
 

 5 - La subordonnée complétive introduite par ut ou ne (parfois ut ne) + subjonctif

                            Le verbe de la principale exprime une volonté, un souhait, une prière, un effort :
        Impero tibi ut exeas : je t'ordonne de sortir.
        Suadeo tibi ut legas : je te conseille de lire.
        Suadeo ne legas : je te conseille de ne pas lire.
        Suadeo ne legat neve scribat : je lui conseille de ne pas lire et de ne pas écrire.
        Cave ne cadas : prends garde de tomber.
        Res poposcit ut ferox populus Romanus deorum metu mitigaretur :
                ---> La situation demandait que la fougue du peuple romain fût adoucie par la crainte des dieux.
 

 imperare ut 
 monere ut 
 admonere ut  
 suadere ut 
 persuadere ut  
 optare ut 
 orare (rogare, petere) ut 
 facere (efficere) ut 
 curare ut
 ordonner de (que) 
 avertir de (que) 
 avertir de (que) 
 conseiller de (que) 
 persuader de (que) 
 souhaiter de (que) 
 prier de (que) 
 faire en sorte que 
 prendre soin de (que)
 
 
6 - La subordonnée complétive introduite par ne  ou ne non  + subjonctif

                            Le verbe de la principale exprime une crainte (timeo ne, metuo ne = je crains que) :
                Timeo ne veniat : je crains qu'il ne vienne.
                Timeo ne non veniat : je crains qu'il ne vienne pas.

 
 7 - La subordonnée de but

                            La subordonnée de but est au subjonctif. Elle est introduite par ut (pour que, afin que, pour + infinitif...) ou par ne (pour que ... ne... pas, de peur que, pour ne pas + infinitif...)
            Audi ut discas : <écoute pour que tu apprennes> = écoute pour apprendre.
            Hoc fecit ne poenas daret : il a fait cela <afin qu'il ne payât pas des châtiments> = pour ne pas être puni (de peur d'être puni).

  7 - La concordance des temps
 

 a) Timeo ne veniat 
      Je crains qu'il ne vienne
 a) Tibi suadebo ut legas 
      Je te persuaderai de lire
 b) Timeo ne venerit 
      Je crains qu'il ne soit venu
 b) Opto ut venerit 
     Je souhaite qu'il soit venu
 c) Timebam ne veniret 
      Je craignais qu'il ne vînt
 c) Tibi suasi ut legeres 
     Je t'ai persuadé de lire
 d) Timueram ne venisset 
      J'avais craint qu'il ne fût venu.
 d) Haec cum dixisset, abiit 
      <Comme il avait dit cela, il s'en alla> 
      Après avoir parlé ainsi, il s'en alla
 
        Dans une subordonnée au subjonctif, on suit la concordance des temps en appliquant la règle suivante:
           - Si le verbe principal est au présent ou au futur, la subordonnée au subjonctif est au présent (a) ou au parfait (b).
           - Si le verbe principal est à un temps du passé, la subordonnée au subjonctif est à l'imparfait (c) ou au plus-que-parfait (d).
        Comme en français, le subjonctif présent ou imparfait exprime la simultanéité ou le futur. On peut souligner l'idée de futur par un adverbe de temps tel que mox (bientôt).
                Dic ei ut cras mane veniat : dis-lui de venir demain matin.
 

 8 - L'impératif futur

        On le rencontre fréquemment avec scire, facere, putare, esse, habere et dans des prescriptions générales (proverbes, textes de loi...). Il indique un ordre à exécuter dans le futur, mais il remplace assez souvent l'impératif présent.
       Ses désinences sont -to / -tote : facito / facitote ( habeto / habetote; scito / scitote; putato / putatote).
                    - cras petito : <demain réclame>= demain viens réclamer.
                    - sic habeto : sache-le bien.
                    - sic habeto, non esse te mortalem : mets-toi bien dans l'idée que tu n'es pas mortel.
                    - haec tu tecum habeto : garde cela pour toi.
                    - postremus metito, Virg. : moissonne le dernier.
                    - esto fortis : sois courageux.
                    - si hic permanent, mementote non tam exercitum illum esse nobis quam hos, qui exercitum deseruerunt, pertimescendos, Cic. Cat. 2, 3, 5 : s'ils restent ici, rappelez-vous que nous aurons moins à redouter de son armée que de ceux qui l'ont désertée (rappelez-vous que = vous pourrez alors vous souvenir).
 
        On trouve à la troisième personne les désinences -to / -nto.
                    - facito : fais ou qu'il fasse.
                    - faciunto : qu'ils fassent.
                    - esto : sois ou qu'il soit ou avec valeur concessive : soit, j'y consens, je l'admets, je l'accorde, passe encore....
                    - sacer esto : qu'il soit voué aux dieux infernaux!
                    - sunto : qu'ils soient.
                    - tribuni plebis sancti sunto, XII Tab. : que les tribuns de la plèbe soient inviolables.
                    - populus Romanus bonorum meorum heres esto, Flor. : que le peuple romain soit l'héritier des mes biens (= j'institue le peuple romain héritier de mes biens).
                    - impudentiam hominis, qui venerit ad aegram.... Esto, si venit tantum; at ille proximus toro sedit, Plin. Ep. 2, 20 : quelle impudence de venir chez une femme malade!... Soit, s'il ne fait que passer; mais il s'assied tout près de son lit.

Voir l'impératif (étude détaillée)