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.. | Malus cum sutor inopia deperditus medicinam ignoto facere coepisset loco et venditaret falso antidotum nomine, verbosis adquisivit sibi famam strophis. Hic cum jaceret morbo confectus gravi rex urbis, ejus experiendi gratia scyphum poposcit: fusa dein simulans aqua illius se miscere antidoto toxicum, combibere jussit ipsum, posito praemio. Timore mortis ille tum confessus est, non artis ulla medicum se prudentia, verum stupore vulgi, factum nobilem. Rex advocata contione haec edidit : 'Quantae putatis esse vos dementiae, qui capita vestra non dubitatis credere, cui calceandos nemo commisit pedes?' Phèdre, 1, 14
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.... | Un mauvais cordonnier, perdu de misère avait entrepris d'exercer la médecine dans un coin où il était inconnu et il vendait aisément un antidote prétendu à tort comme tel, et grâce à son bagou, il acquit de la renommée. A cette époque-là, le roi <de la ville> = de la région gisait sur sa couche, épuisé par une grave maladie; il voulut éprouver le talent de cet homme : il demanda une coupe, y versa de l'eau en faisant semblant de mélanger un poison au remède de cet homme illustre, puis il lui ordonna de boire la coupe à son tour, moyennant une récompense. Alors, à cause de la crainte de la mort, l'homme avoua qu'il était devenu un célèbre médecin non <grâce à la compétence du métier> = grâce à sa compétence mais grâce à la stupidité des gens. [ l'homme avoua que s'il était devenu un célèbre médecin, il le devait non à sa compétence mais à la stupidité des gens]. Le roi, qui avait convoqué l'assemblée du peuple, <déclara ces choses> = fit cette déclaration : " A quel degré de folie pensez-vous arriver, vous qui n'hésitez pas à confier vos têtes à celui à qui personne n'a voulu donner ses pieds à chausser? |
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.. | Caesar cohortes quattuor ex proximo castello deducit, equitum partem sequi, partem circumire exteriores munitiones et ab tergo hostes adoriri jubet. Labienus, postquam neque aggeres neque fossae vim hostium sustinere poterant, coactis una XL cohortibus, quas ex proximis praesidiis deductas fors obtulit, Caesarem per nuntios facit certiorem quid faciendum existimet. |
.... | César retire du fort le plus proche quatre cohortes; il ordonne à une partie des cavaliers de le suivre, à l'autre partie de contourner les lignes extérieures et d'attaquer l'ennemi de dos. Labiénus, voyant que ni les terrassements ni les fossés ne pouvaient arrêter la force des ennemis, rassembla quarante cohortes qu'il avait retirées des postes tout proches et que la chance lui offrait et, par des messagers, il informe César de ce qu'il estime devoir faire. |
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.. | Accelerat
Caesar, ut proelio intersit. Ejus adventu ex colore vestitus cognito, quo
insigni in proeliis uti consuerat, turmisque equitum et cohortibus visis
quas se sequi jusserat, ut de locis superioribus haec declivia et devexa
cernebantur, hostes proelium committunt. Vtrimque clamore sublato, excipit
rursus ex vallo atque omnibus munitionibus clamor. Nostri omissis pilis
gladiis rem gerunt. Repente post tergum equitatus cernitur; cohortes aliae
appropinquant. Hostes terga vertunt; fugientibus equites occurrunt. Fit
magna caedes. Sedulius, dux et princeps Lemovicum,
occiditur.
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.... | César se hâte pour
prendre part au combat. On reconnaît son arrivée d'après
la couleur de son vêtement, signe distinctif qu'il avait l'habitude
de porter lors des combats; on voit les escadrons et les cohortes qui avaient
reçu l'ordre de le suivre, car des hauteurs on discernait les pentes
et les descentes rapides; alors les ennemis engagent le combat. A la clameur
qui s'est élevée de part et d'autre répond une clameur
provenant de la palissade et de tous les retranchements. Nos soldats, après
avoir lâché leur javelot, combattent avec le glaive. Soudain
notre cavalerie se montre derrière les ennemis; d'autres cohortes
approchent. Les ennemis tournent le dos; nos cavaliers <courent faire
obstacle aux ennemis qui s'enfuient> = s'opposent à leur retraite.
Il se produit un grand carnage. Sédulius, chef et premier citoyen
de Lémovices, est tué. |
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.. | Ad rivum eundem lupus et agnus venerant, siti compulsi. Superior stabat lupus, longeque inferior agnus. Tunc fauce improba latro incitatus jurgii causam intulit: "Cur, inquit, turbulentam fecisti mihi aquam bibenti?" Laniger contra timens: "Qui possum, quaeso, facere quod quereris, lupe? A te decurrit ad meos haustus liquor". Repulsus ille veritatis viribus, "Ante hos sex menses male, ait, dixisti mihi". Respondit agnus: "Equidem natus non eram. - Pater hercle tuus, ille inquit, male dixit mihi"; atque ita correptum lacerat injusta nece. Haec propter illos scripta est homines fabula qui fictis causis innocentes opprimunt. Phèdre, 1, 1
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.... | A la même rivière un loup et un agneau étaient venus, poussés par la soif. Le loup se tenait plus haut et l'agneau bien plus bas. Alors le brigand stimulé par sa voracité insatiable avança un prétexte de querelle : "Pourquoi, lui dit-il, as-tu troublé mon breuvage? " Le mouton tout craintif répliqua : "Loup, je t'en prie, comment puis-je faire ce dont tu te plains? C'est de toi vers moi que coule l'eau que nous lapons." Repoussé par la force de la vérité, il dit : " Il y a six mois, tu as dit du mal de moi." L'agneau répondit : "A vrai dire, je n'étais pas né. - "C'est ton père, par Hercule, dit l'autre, qui a médit de moi". Et sans autre façon, il saisit l'agneau et le déchire, commettant un crime injuste. Cette fable a été écrite à l'intention de ceux qui, sous de faux prétextes, oppriment les innocents. |
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