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La question quo (étude complémentaire) |
1 - La question quā (par où ?)Quā venisti ?
Par où es-tu venu ?Iter feci per Galliam.
Je suis passé par la Gaule.Iter feci per Romam.
Je suis passé par Rome.Ibam forte viā Sacrā.
Je passais par hasard par la voie Sacrée.Remarque :
On emploie per + accusatif sauf avec via.
2 - La question quo (étude complémentaire)A la question quo, c’est-à-dire quand il y a mouvement pour aller dans un lieu, tous les noms de villes se mettent à l’accusatif sans préposition. Il en est de même des petites îles, qui peuvent être considérées comme de simples villes, et des mots rus, à la campagne, domum, à la maison, humum, à terre, etc.
Profectus est Romam, Babylona, Athenas : il est parti pour Rome, pour Babylone, pour Athènes.
Eo rus : je vais à la campagne.
Lapsus est humum : il est tombé à terre.
Se recipere domum : rentrer à la maison.
Ministerium restituendorum domos obsidam (Tite-Live) : mission de rapatrier les otages (m. à m. de les rétablir dans leurs demeures).
Delum navigare : naviguer vers Délos.
Les autres noms de lieux se mettent à l’accusatif avec in.
Devenit in Italiam : il est venu en Italie
Neapolim, in urbem coleberrimam, à Naples, ville très célèbre
in urbem Neapolim, dans la ville de Naples.
Venit in Cyprum : il vint dans l'île de Chypre.
(Venit Cyprum signifierait : il vint dans la ville de Chypre.)
Quand on veut indiquer, non que l’on entre dans un lieu, mais qu’on en approche, on met la préposition ad au lieu de in.
Eo ad urbem : je vais vers la ville.
Ad s’emploie même avec les noms de villes.
Ad Capuam profectus sum (Cic.) : Je suis parti pour Capoue.
Le mot domus, accompagné d'un complément ou d’un adjectif possessif, peut se mettre avec ou sans la préposition in.
Domos suas discesserunt (Corn. Nep.) : ils se retirèrent dans leurs demeures.
In domum suam, in domum Pompeii devenit : il arriva à sa demeure, chez lui, dans la maison de Pompée.
Mais avec un adjectif qualificatif on met toujours in :
In domum magnificam intrare : entrer dans une demeure somptueuse.
En poésie, on met l’accusatif sans préposition même avec les noms de pays, de peuples, ou d’objets quelconques, pour indiquer le mouvement vers ces pays, ces peuples, ces objets.
Italiam venit (Virg.) : il vint en Italie.
Sitientes ibimus Afros (Virg.) : nous irons dans la Libye desséchée (m. à m. chez les Africains).
Tendere limina (Virg.) : se diriger vers une demeure.
Verba aures non pervenientia nostras (Ov.) : paroles qui n’arrivent pas à notre oreille.
On trouve même en prose cette construction :
Ægyptum proficisci (Corn. Nep.) : partir pour l’Égypte.
En poésie, le datif est quelquefois employé, au lieu de l’accusatif, pour indiquer le mouvement.
It clamor coelo (Virg.) : une clameur monte au ciel.
Spolia conjiciunt igni (Virg.) : ils jettent au feu les dépouilles.
At ille procubuit terræ (Ovide) : il s'affaissa sur le sol.
Terræ defigitur arbos (Virg.) : l’arbre est enfoncé dans la terre.
Pelago suspecta dona praecipitare (Virg.) : précipiter à la mer des présents suspects.
3 - Les compléments circonstanciels de tempsa) Question quando (= quand?)
Tertia hora veniet.
Il viendra à la troisième heure.Centesimo anno ante Christum.
Cent ans avant Jésus-Christ.Quinto quoque anno.
<chaque cinquième année> = tous les cinq ans.Duobus ante annis.
Deux ans auparavant.Paucis post diebus.
Peu de jours après.Memoria patrum.
Du temps de nos pères.Ludis.
Pendant les jeux (lors des jeux).Secundo bello Punico.
Du temps de la seconde guerre punique.Remarque :
On emploie l'ablatif sans prépositon.
b) Question quanto tempore (= en combien de temps?)
Deus creavit mundum sex diebus.
Dieu créa le monde en six jours.Tribus diebus urbem cepit.
Il prit la ville en dix jours.
Caesar septem annis Galliam devicit.
César soumit la Gaule en sept ans.Remarque :
On emploie l'ablatif sans prépositon.
c) Question quamdudum (= depuis combien de temps?)
Quartum jam annum regnat.
(<c'est désormais la quatrième année qu'il règne>).
Il règne depuis trois ans.
Il y a trois ans qu'il règne.Remarque :
On emploie l'accusatif en intercalant l'adverbe jam entre l'adjectif ordinal et le nom.
d) Question quamdiu (= pendant combien de temps?)
Tres annos regnavit.
Il régna (pendant) trois ans.Remarque :
On emploie l'accusatif avec le nombre cardinal.
e) Compléments précédés d'une préposition (ante, post, in, ex)
Ante sex annos mortuus erat.
Il était mort depuis six ans (six ans auparavant).Post tres dies Romam ibo.
J'irai à Rome dans trois jours.Eum invitavit in posterum diem.
Il l'invita pour le lendemain.
Optamus tibi in proximum annum consulatum, Plin. Ep. 4, 15, 5.
Je te souhaite le consulat pour l'année prochaine.
In aeternum (in perpetuum) s.-ent. tempus.
Pour toujours.
In futurum (in posterum ou in reliquum) s.-ent. tempus.
A l'avenir.
In praesens s-ent. tempus.
Pour le présent.
Dies conloquio dictus est ex eo die quintus, Caes. BG. 1, 42.
L'entrevue fut fixée au cinquième jour à partir de celui-là.
f) Quelques expressions
Puer decem annos natus.
Un enfant âgé de dix ans. (natus + acc. = âgé de)Decimo aetatis anno.
Decimum annum agens.
Dans sa dixième année.Multis annis eum non vidi.
Je ne l'ai pas vu depuis de nombreuses années.Bis in die.
Deux fois par jour.In dies ou in dies singulos.
De jour en jour.
Vivere in diem.
Vivre au jour le jour.Post hominum memoriam.
De mémoire d'hommes.
4 - Le subjonctif présent actif
amare monere legere capere audire esse posse velle ire ferre amem
ames
amet
amemus
ametis
amentmoneam
moneas
moneat
moneamus
moneatis
moneantlegam
legas
legat
legamus
legatis
legantcapiam
capias
capiat
capiamus
capiatis
capiantaudiam
audias
audiat
audiamus
audiatis
audiantsim
sis
sit
simus
sitis
sintpossim
possis
possit
possimus
possitis
possintvelim
velis
velit
velimus
velitis
velinteam
eas
eat
eamus
eatis
eantferam
feras
ferat
feramus
feratis
ferant
Remarques :Devant la désinence du présent on trouve :
- la voyelle e pour les verbes de la 1 ère conjugaison.
- la voyelle i pour le verbe esse et ses composés ainsi que pour :
nolle (nolim...)
velle (velim...)
malle (malim...).
- la voyelle a dans tous les autres cas.La terminaison -am se trouve également au futur simple :
capiam = je prendrai ou que je prenne).On trouve les formes archaïques suivantes :
siem pour sim
sies pour sis
siet pour sit
sient pour sint.
Des composés de sum présentent également ces mêmes formes archaïques :
adsiem, adsies, adsiet, adsient
desiet
possiem, possies, possiet.
5 - Le subjonctif imparfait actif
amare monere legere capere audire amarem
amares
amaret
amaremus
amaretis
amarentmonerem
moneres
moneret
moneremus
moneretis
monerentlegerem
legeres
legeret
legeremus
legeretis
legerentcaperem
caperes
caperet
caperemus
caperetis
caperentaudirem
audires
audiret
audiremus
audiretis
audirentesse velle malle ire ferre essem (forem)
esses (fores)
esset (foret)
essemus
essetis
essent (forent)vellem
velles
vellet
vellemus
velletis
vellentmallem
malles
mallet
mallemus
malletis
mallentirem
ires
iret
iremus
iretis
irentferrem
ferres
ferret
ferremus
ferretis
ferrent
Remarque :
Le subjonctif imparfait actif est formé de l'infinitif présent et des désinences : -m, -s, -t, -mus, -tis, -nt.
6 - Emploi du subjonctif
1 - Expression de l'ordre et de la défense
faciam
fac
faciat
faciamus
facite
faciantque je fasse
fais
qu'il fasse
faisons
faites
qu'ils fassentne faciam
noli facere
ne faciat
ne faciamus
nolite facere
ne faciantque je ne fasse pas
ne fais pas
qu'il ne fasse pas
ne faisons pas
ne faites pas
qu'ils ne fassent pas
Remarques :
- Pour la deuxième personne, on recourt à l'impératif (voir chap. 7 ).
- Quatre verbes ont un impératif irrégulier à la 2ème personne du singulier : dic (dico), duc (duco), fac (facio), fer (fero). ---> voir chap. 14)
- Pour suppléer à l'impératif, on emploie le subjonctif présent (avec la négation ne quand on exprime la défense.)
2 - Expression du souhait et du regretLe subjonctif présent, précédé généralement de utinam, exprime un souhait réalisable pour le présent ou pour l'avenir. La négation est ne :
Utinam dives sim! = puissé-je être riche! (ah! si seulement j'étais riche!) ----> un jour.
Utinam dives sis! = puisses-tu être riche! (ah! si seulement tu étais riche!) ---> un jour.
Le subjonctif imparfait, précédé généralement de utinam, exprime un regret dans le présent. La négation est ne :
Utinam viveret! = si seulement il vivait encore!
Utinam dives esses! = si seulement tu étais riche! (maintenant, mais tu ne l'es pas).3 - Le subjonctif délibératif
Dans une interrogation, le subjonctif, surtout à la première personne, peut exprimer une hésitation, une résolution à prendre (que dois-je faire, que devons-nous faire, que faire?) La négation est non.
Quid faciam? Non eam? = que faut-il que je fasse? que je n'y aille pas?
Quid facerem? = que devais-je faire? (que fallait-il que je fisse? que fallait-il faire?)4 - La subordonnée par cum + subjonctif
Cette subordonnée introduit une subordonnée :
a) de temps (cum = comme, alors que).
Cum Athenae florerent, nimia libertas civitatem miscuit.
Alors qu'Athènes était florissante, une liberté excessive troubla la cité.
b) de cause (cum = comme, puisque, du moment que).
Cum id cupias, maneo.
Puisque tu le désires, je reste.
c) de concession (cum = bien que, quoique).
Cum facile e carcere effugere posset, noluit.
Bien qu'il pût s'échapper de la prison, il refusa.
5 - La subordonnée complétive introduite par ut ou ne (parfois ut ne) + subjonctif
Le verbe de la principale exprime une volonté, un souhait, une prière, un effort :
Impero tibi ut exeas : je t'ordonne de sortir.
Suadeo tibi ut legas : je te conseille de lire.
Suadeo ne legas : je te conseille de ne pas lire.
Suadeo ne legat neve scribat : je lui conseille de ne pas lire et de ne pas écrire.
Cave ne cadas : prends garde de tomber.
Res poposcit ut ferox populus Romanus deorum metu mitigaretur :
---> La situation demandait que la fougue du peuple romain fût adoucie par la crainte des dieux.
imperare ut
monere ut
admonere ut
suadere ut
persuadere ut
optare ut
orare (rogare, petere) ut
facere (efficere) ut
curare utordonner de (que)
avertir de (que)
avertir de (que)
conseiller de (que)
persuader de (que)
souhaiter de (que)
prier de (que)
faire en sorte que
prendre soin de (que)
6 - La subordonnée complétive introduite par ne ou ne non + subjonctifLe verbe de la principale exprime une crainte (timeo ne, metuo ne = je crains que) :
Timeo ne veniat : je crains qu'il ne vienne.
Timeo ne non veniat : je crains qu'il ne vienne pas.
7 - La subordonnée de butLa subordonnée de but est au subjonctif. Elle est introduite par ut (pour que, afin que, pour + infinitif...) ou par ne (pour que ... ne... pas, de peur que, pour ne pas + infinitif...)
Audi ut discas : <écoute pour que tu apprennes> = écoute pour apprendre.
Hoc fecit ne poenas daret : il a fait cela <afin qu'il ne payât pas des châtiments> = pour ne pas être puni (de peur d'être puni).
a) Timeo ne veniat
Je crains qu'il ne viennea) Tibi suadebo ut legas
Je te persuaderai de lireb) Timeo ne venerit
Je crains qu'il ne soit venub) Opto ut venerit
Je souhaite qu'il soit venuc) Timebam ne veniret
Je craignais qu'il ne vîntc) Tibi suasi ut legeres
Je t'ai persuadé de lired) Timueram ne venisset
J'avais craint qu'il ne fût venu.d) Haec cum dixisset, abiit
<Comme il avait dit cela, il s'en alla>
Après avoir parlé ainsi, il s'en alla
Dans une subordonnée au subjonctif, on suit la concordance des temps en appliquant la règle suivante:
- Si le verbe principal est au présent ou au futur, la subordonnée au subjonctif est au présent (a) ou au parfait (b).
- Si le verbe principal est à un temps du passé, la subordonnée au subjonctif est à l'imparfait (c) ou au plus-que-parfait (d).
Comme en français, le subjonctif présent ou imparfait exprime la simultanéité ou le futur. On peut souligner l'idée de futur par un adverbe de temps tel que mox (bientôt).
Dic ei ut cras mane veniat : dis-lui de venir demain matin.
8 - L'impératif futur
On le rencontre fréquemment avec scire, facere, putare, esse, habere et dans des prescriptions générales (proverbes, textes de loi...). Il indique un ordre à exécuter dans le futur, mais il remplace assez souvent l'impératif présent.
Ses désinences sont -to / -tote : facito / facitote ( habeto / habetote; scito / scitote; putato / putatote).
- cras petito : <demain réclame>= demain viens réclamer.
- sic habeto : sache-le bien.
- sic habeto, non esse te mortalem : mets-toi bien dans l'idée que tu n'es pas mortel.
- haec tu tecum habeto : garde cela pour toi.
- postremus metito, Virg. : moissonne le dernier.
- esto fortis : sois courageux.
- si hic permanent, mementote non tam exercitum illum esse nobis quam hos, qui exercitum deseruerunt, pertimescendos, Cic. Cat. 2, 3, 5 : s'ils restent ici, rappelez-vous que nous aurons moins à redouter de son armée que de ceux qui l'ont désertée (rappelez-vous que = vous pourrez alors vous souvenir).
On trouve à la troisième personne les désinences -to / -nto.
- facito : fais ou qu'il fasse.
- faciunto : qu'ils fassent.
- esto : sois ou qu'il soit ou avec valeur concessive : soit, j'y consens, je l'admets, je l'accorde, passe encore....
- sacer esto : qu'il soit voué aux dieux infernaux!
- sunto : qu'ils soient.
- tribuni plebis sancti sunto, XII Tab. : que les tribuns de la plèbe soient inviolables.
- populus Romanus bonorum meorum heres esto, Flor. : que le peuple romain soit l'héritier des mes biens (= j'institue le peuple romain héritier de mes biens).
- impudentiam hominis, qui venerit ad aegram.... Esto, si venit tantum; at ille proximus toro sedit, Plin. Ep. 2, 20 : quelle impudence de venir chez une femme malade!... Soit, s'il ne fait que passer; mais il s'assied tout près de son lit.
Voir l'impératif (étude détaillée)