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quisque, unusquisque |
1 - Les adverbes de manière et de lieu
1 - L'adverbe de manière 1 - Adverbe avec le suffixe -e (adverbe dérivé de l'adjectif de la 1 ère classe)
doctus : savant
copiosus : abondant
miser : misérable
piger : paresseuxdocte : savamment
copiose : abondamment
misere : misérablement
pigre : paresseusement2 - Adverbe avec le suffixe -ter (adverbe dérivé de l'adjectif de la 2 ème classe)
fortis : courageux
acris : vif
prudens : prudent
amans : qui aime
constans : constantfortiter : courageusement
acriter : vivement
prudenter : prudemment
amanter : avec amour
constanter : avec constance3 - Adjectif à l'accusatif neutre singulier, employé comme adverbe
facilis : facile
dulcis : doux
multus : nombreux
tantus : tantfacile : facilement
dulce : doucement
multum : beaucoup
tantum : seulement
hic ventus adversum tenet, Nep. :
ce vent souffle en sens contraire.
4 - Adjectif à l'ablatif neutre singulier, employé comme adverbe
tutus : sûr
falsus : faux
citus : prompttuto : en sûreté
falso : faussement
cito : promptement
2 - L'adverbe de lieu Les adverbes de lieu forment quatre catégories suivant qu'ils répondent aux questions :
- ubi : où? (lieu où l'on est)
- quo : où? (lieu où l'on va)
- unde : d'où? (lieu d'où l'on vient)
- qua : par où? (lieu par où l'on passe)
Ils correspondent à des pronoms.
Pronoms Ubi ? Quo ? Unde ? Qua ? hic
iste
ille
is
idem
qui
quicumque
aliushic : ici
istic : là
illic : là
ibi : là
ibidem : là même
ubi : où
ubicumque : partout où
alibi : ailleurshuc : ici
istuc : là
illuc : là
eo : là
eodem : là même
quo : où
quocumque : partout où
alio : ailleurshinc : d'ici
istinc : de là
illinc : de là
inde : de là
indidem : de là-même
unde : d'où
undecumque : d'où que
aliunde : d'ailleurshac : par ici
istac : par là
illac : par là
ea : par là
eadem : par là-même
qua : par où
quacumque : par où que
alia : par ailleurs
2 - Quisque, pronom-adj. indéfini.
Quisque, quaeque quidque (adj. quodque) : chacun, chaque (tous, tout)
Mais son équivalent unusquisque, unaquaeque, unumquidque (adj. unumquodque) est plus souvent employé (unus et quisque se déclinent l'un et l'autre).
Doctissimus quisque modestissimus est.
Tous les plus grands savants sont chaque fois les pllus modestes.
Optimus quisque.
(Tous) les meilleurs.Fortissimus quisque.
(Tous) les plus braves.
Quaeque castra.
Chaque campRecentissima quaeque.
(Tous) les événements les plus récents.Asperrima quaeque ad laborem deposcimus, Liv. 25.
Aliena enim vitia quisque reprehendi mavult, quam sua, Quint. 2, 5, 16.
Nous réclamons les travaux les plus pénibles.
On aime mieux voir reprendre les défauts des autres que les siens.
Quod cuique optigit, id quisque teneat, Cic. Off. 1, 21.
Que chacun conserve ce qui lui est échu (= que l'on se contente de son sort).
Sapientissimus quisque aequissimo animo moritur, stultissimus iniquissimo, Cic. CM. 83.
Les hommes les plus sages goûtent au moment de la mort une paix profonde, les insensés meurent désespérés.
Epicureos doctissimus quisque contemnit, Cic. Tusc. 1, 77.
Tous les hommes instruits méprisent les épicuriens.
Ambo exercitus suas quisque abeunt domos, Liv. 2.
Les deux armées regagnent leurs foyers.
Densi cuneis se quisque coactis adglomerant, Virg. En. 12, 457.
Les triangles se forment, et tous s'assemblent en rangs serrés.
Ubi quisque vident, eunt obviam, Plaut. Capt. 500.
Tous ceux qui me voient viennent à ma rencontrre.
Viri in vestibulo suarum quisque aedium stabant, Curt. 4, 4, 14.
Les hommes se tenaient tous à l'entrée de leur maison.
Caesar quid quaque ex parte geratur cognoscit, Caes. BG. 7, 85.
César voit ce qui se passe sur chaque point.
Pergunt domos eorum, apud quem quisque servierant, Liv. 2, 22, 7.
Ils vont chacun chez leur ancien maître.
Pro se quisque aurum argentum et aes in publicum conferunt, Liv. 26, 36.
Chacun pour son compte court porter au trésor public son or, son argent, sa monnaie de cuivre.
Sua cuique civitati religio est, nostra nobis, Cic. Flac. 28.
Chaque pays a sa religion, nous avons la nôtre.
Nescio quo pacto suum cuique pulchrum est, Cic. Tusc. 5, 63.
Je ne sais pourquoi, chacun trouve beau ce qu'il fait.
Sui cuique mores fingunt fortunam hominibus, Nep. Att. 11.
c'est par ses moeurs que chacun se fait sa fortune.
Decimus quisque ad supplicium lecti, Liv. 2, 59.
Un sur dix désigné pour le supplice.
Primo quoque tempore, Cic. Phil. 3, 15, 39.
Dès que possible.
Primo quoque die, Cic. Phil. 8, 11, 33.
Dès que possible.
D'ordinaire, on trouve le pluriel de quisque avec un nom qui n'a pas de singulier ou avec avec un adjectif au neutre pluriel.
Quisque s'emploie souvent avec le verbe au pluriel.
Quisque s'emploie à la place de unusquisque si dans la même proposition se trouve un relatif, un mot interrogatif, un réfléchi, un superlatif, un adjectif numéral ordinal ou primus.
Les formes quisque, quaeque... ne doivent pas être confondues avec quisque, quaeque (= et quis, et quae....)
3 - Le comparatif et le superlatif (suite)1 - Après un comparatif la conjonction que se traduit par quam.
Divitior es quam Croesus.
Tu es plus riche que Crésus (ne l'était).Paulus doctior est quam Petrus.
Paul est plus savant que Pierre.Scio Paulum doctiorem esse quam Petrum.
Je sais que Paul est plus savant que Pierre.Doctior est quam putas.
Il est plus savant que tu ne le penses.Doctior est quam tu.
Il est plus savant que toi.Intelleges me vigilare acrius ad salutem quam te ad perniciem rei publicae, Cic. Cat. 1
Tu comprendras que je veille avec plus de zèle au salut de la république que toi à sa perte.Au lieu de quam suivi du nominatif ou de l'accusatif, on peut trouver l'ablatif, l'ablatif de comparaison.
Divitior es Croeso.
Tu es plus riche que Crésus.Paulus doctior est Petro.
Paul est plus savant que Pierre.Scio Paulum doctiorem esse Petro.
Je sais que Paul est plus savant que Pierre.2 - Certains adjectifs s'emploient presque uniquement au comparatif et au superlatif (voir le dictionnaire) :
prior
posterior
superior
inferior
propior
exterior
citerior
ulteriorqui est en avant
qui est derrière
qui est plus haut
qui est plus bas
plus proche
qui est plus en dehors
qui est de ce ce côté
qui est au-delàprimus
postremus
supremus (summus)
infimus (imus)
proximus
extremus
citimus
ultimusle premier
le dernier
le plus haut
le plus bas
le plus proche
le plus éloigné
le plus rapproché
le plus éloigné3 - L'adverbe de manière peut avoir un comparatif et un superlatif.
Le comparatif correspond au comparatif neutre de l'adjectif (-ius).
Le superlatif est en -e.
docte
fortiter
acriter
celeriter
faciledoctius
fortius
acrius
celerius
faciliusdoctissime
fortissime
acerrime
celerrime
facillimeEst longius prodeundum aut celerius recipiendum.
Il faut s'avancer assez loin ou se retirer assez rapidement.Audacius resistere ac fortius pugnare coeperunt.
Ils se mirent à résister plus audacieusement et à combattre plus courageusement. (avec plus de courage)Celerius curro quam tu.
Je cours plus vite que toi.Omnium fortissime pugnavit.
Il se battit le plus courageusement de tous.facillime inopiae frumentariae sese mederi posse existimavit, Caes. B.G. 5, 24 :
il pensa qu'il pouvait remédier très facilement à la pénurie de blé.acerrime victoriam nobilitatis in plebem exercuerat, Sall. J. 16 :
il avait très cruellement abusé de la victoire de la noblesse contre la plèbe.
4 - Quelques adverbes ont un comparatif et un superlatif irréguliers
bonus ---->
malus ---->
multus --->
magnus -->
parvus --->bene
male
multum
magnopere
parum (trop peu)melius
pejus
plus
magis
minusoptime
pessime
plurimum
maxime
minime
Hostes minus facile resistere poterant.
Les ennemis pouvaient moins facilement résister.Deum maxime Mercurium colunt.
C'est surtout le dieu Mercure qu'ils honorent. (c'est le dieu Mercure qu'ils honorent le plus).Remarque :
Pour magnopere, on trouve également le comparatif majore opere et le superlatif maximo opere (maximopere), mais seulement avec des verbes exprimant prière, demande, appel; magnopere signifie non plus grandement ou beaucoup, mais avec insistance.
a te maximo opere peto.
je te le demande avec la plus grande insistance.
5 - Emploi du comparatif au lieu du superlatifa) On emploie le comparatif au lieu du superlatif quand il s'agit de deux choses, de deux personnes ou de deux groupes :
Validior manuum dextra est.
La plus forte des deux mains, c'est la main droite.Venit prior. Venit primus.
Il est venu le premier (de deux). Il est venu le premier (d'un groupe).Majores natu. Plinius Major.
Les aînés. Pline l'Ancien.Minores natu. Plinius Minor.
Les cadets. Pline le Jeune.Juniores : les plus jeunes (17 à 45 ans), l'armée active.
Seniores : les plus âgés (46 à 60 ans), la réserve.Junior : le plus jeune (de deux).
Senior : l'aîné (de deux).Longiori epistulae superiorique respondi; nunc breviori propiorique quid respondeam? Cic. Att. 15.
J'ai répondu à la lettre la plus longue, la première; et maintenant que dois-je répondre à la plus courte et la plus récente?Nos..., quantum potest, gravioribus sarcinis onerant, Apul. M. 3.
Ils nous mettent sur le dos les bagages les plus lourds possibles.
----> gravioribus (sarcinis) : le comparatif indique que l'on distingue deux catégories de fardeaux : ceux qui sont plus lourds et ceux qui sont plus légers.b) Pour traduire le plus grand, le latin recourt à la tournure en comparaison duquel aucun autre n'est plus grand :
Rex ille, quo non aliter major, misere abiit.
Ce roi, le plus grand de tous, mourut misérablement.Cicero quo nullus orator major fuit.
Cicéron, le plus grand des orateurs.
-----> Quo, relatif à l'ablatif, est le complément du comparatif.
6 - Des adjectifs, en particulier ceux en -ius, -uus (sauf ceux en -quus), n'ont ni comparatif ni superlatif. De même quelques adjectifs en -eus, tels que aureus, argenteus. On emploie alors les adverbes magis et maxime.magis pius : plus pieux, assez pieux.
maxime pius : très pieux, le plus pieux.gens linguā magis strenua quam factis, Liv. 8, 22 :
peuple plus fort en paroles qu'en actes.Remarques :
On trouve le comparatif strenuior chez Plaute, et le superlatif strenuissimus chez Salluste et Tacite. Ces formes ne sont pas classiques.
7 - Quand on a des expressions du type plus courageux que prudent, on met d'ordinaire au comparatif les deux adjectifs. Mais si le premier adjectif a un comparatif formé à l'aide d'un adverbe, le deuxième adjectif reste au positif. Même règle, assez souvent, lorsqu'on compare deux adverbes.fortior est quam prudentior.
il est plus courageux que prudent.triumphus clarior quam gratior fuit, Liv. 5.
le triomphe fut plus splendide qu'agréable.libentius quam verius, Cic. Mil.
avec plus de complaisance que de vérité.bella fortius quam felicius gerere, Liv. 5.
faire des guerres avec plus de vaillance que de succès.cupidius quam felicius, Just. 5.
avec plus d'ardeur que de succès.argumentabatur moleste magis quam subtiliter, Sen.
on argumentait avec plus de peine que de subtilité.ad dicendum veniebat magis audacter quam parate, Cic. Brut. 241.
il venait au tribunal avec plus d'audace que de préparation.ut cetera Antisthenis, hominis acuti magis quam eruditi, Cic. Att. 12.
comme les autres ouvrages d'Antisthène, homme qui a plus de finesse que de science.disertus magis quam sapiens, Cic. Att. 10
plus éloquent que sage (éloquent plutôt que sage).clari magis quam honesti, Sall. Jug. 8
plus connus qu'estimables.magis strenuus est quam prudens.
il est plus brave que prudent.
8 - Les adjectifs composés en -dicus, -ficus, -volus ont leur comparatif en -entior et leur superlatif en -entissimus.
benevolus :
maledicus :
magnificus :
beneficus :benevolentior
maledicentior
magnificentior
beneficentiorbenevolentissimus
maledicentissimus
magnificentissimus
beneficentissimus
9 - Le complément du superlatif relatif se met au génitif ou à l'ablatif avec ex ou à l'accusatif avec inter. Le superlatif peut s'accorder en genre avec son complément.Altissima arborum (qqf. ex arboribus ou inter arbores).
Le plus haut des arbres.Asinus est stultissima bestiarum.
L'âne est la plus sotte des bêtes.Indus, omnium fluminum maximum.
L'Indus, le plus grand des fleuves.Indus, qui est omnium fluminum maximus.
L'Indus, qui est le plus grand des fleuves.
10 - Le comparatif et le superlatif peuvent être accompagnés d'un ablatif, l'ablatif de différence.Dimidio longior.
De moitié plus long.Multo maximus.
De beaucoup le plus grand.Duobus digitis longior.
De deux doigts plus long.Altero tanto longior.
<plus long d'une seconde fois autant>= deux fois plus long.Quinquies tanto longior.
Cinq fois plus long.Bis tanto longior.
Deux fois plus long.Uno plures erant.
<Ils étaient plus nombreux d'une unité> = ils étaient un de plus.Patria, quae mihi vita mea multo est carior, Cic. Cat. 1
La patrie, qui m'est bien plus chère que ma vie.Consilium me subit longe salubrius, Apul. M. 3.
Une idée de beaucoup plus raisonnable se fit jour en moi.Summa longe major, quam quisquam sperare potuisset, redacta est.
La somme perçue excéda de loin celle qu'on aurait pu espérer.11 - Major spe ...
Major spe.
Plus grand qu'on ne l'espérait.Major exspectatione.
Plus grand qu'on ne l'attendait.Major opinione.
Plus grand qu'on ne pense (qu'on ne pensait).Major solito.
Plus grand que de coutume.
12 - Major quam pro, major quam ut, major quam cui
Major est poena quam pro tantulo delicto.
La punition est trop grave pour une faute si légère.Laetitita major fuit quam pro victoria.
La joie fut trop grande pour une telle victoire.Pluribus quam pro numero virorum missilibus telis eo conlatis, Liv. 9
(Citadelle) où l'on avait stocké trop de projectiles pour le nombre de combattants.Plures sunt hostes quam ut victoriam sperare possis.
Les ennemis sont trop nombreux pour que tu puisses espérer la victoire.Te pluris facio quam ut vituperem.
Je t'estime trop pour te blâmer.Severior est quam ut eum amenus.
Il est trop sévère pour que nous l'aimions.Signa rigidiora quam ut imitentur veritatem, Cic. Brut.
Des statues trop raides pour imiter la nature.Indulgebat sibi liberalius quam ut invidiam vulgi posset effugere, Nep.
Il s'abandonnait trop librement à son goût des réjouissances pour pouvoir échapper à l'envie de la multitude.Major quam cui (= quam ut ei, mihi, tibi) fortuna nocere possit.
Trop puissant pour que la fortune puisse lui (me, te) nuire.
Plura admisit scelera quam ut illius judices misereat.
Plura admisit scelera quam cujus judices misereat.
Il a commis trop de crimes pour que les juges aient pitié de lui.
Plus veneni hausit quam ut sanitati restituatur.
Il a avalé trop de poison pour recouvrer la santé.
Pauciores habebat milites quam ut vinceret.
Il avait trop peu de soldats pour vaincre.
Minus habet ingenii quam ut rem gerat.
Il a trop peu d'esprit pour conduire cette affaire.
Minoris aestimabatur quam ut rem gereret.
Il était trop peu estimé pour s'occuper de cette affaire.
13 - Autres latinismes avec superlatif
Unus (omnium) justissimus.
Sans comparaison le plus juste.Ante alios justissimus.
Le plus juste de tous.
4 - Les verbes impersonnels
Outre les verbes qui indiquent le temps atmosphérique (pluit : il pleut...), on trouve :
1 - des verbes qui marquent la nécessité, la convenance, l'évidence
oportet : il faut.
constat : il est établi, c'est un fait bien établi.
juvat : il est agréable.
licet : il est permis.
praestat : il vaut mieux.
placet : il paraît bon, il plaît.
necesse est : il est nécessaire.
Ces verbes se construisent avec un infinitif ou une subordonnée infinitive.2 - des locutions composées du verbe esse (adj. au neutre sing., adverbe + le verbe esse).
aequum est : il est juste.
pulchrum est : il est beau.
humanum est : il est humain.
facile est : il est facile.
satis est : il suffit.
satius est : il est préférable.
turpe est : il est honteux.
Ces verbes se construisent avec un infinitif ou une proposition infinitive.3 - des verbes de même sens que accidit (ut, ut non + subj.) :
accidit ut : il arrive que.
contigit ut : il arrive que.
evenit ut : il arrive que.
fit ut : il arrive que.
Accidit ut veniat : il arrive qu'il vienne.
Accidit ut non veniat : il arrive qu'il ne vienne pas.4 - des verbes passifs qui n'ont pas de sujet et qui sont à la 3 ème personne du singulier ou à l'infinitf.
Les verbes intransitifs peuvent s'employer au passif impersonnel.
Edicitur : <il est ordonné> = on ordonne.
Edicendum est : <il doit être ordonné> = on doit ordonner.
Dicitur : <il est dit>= on dit.
Pugnatum est : on combattit.
Pugnabatur : on combattait.
Itur : on va.
Ventum erat : on était venu.Potest fieri ut fallar, Cic.
Il est possible que je me trompe.Non dici potest.
<Il ne pourrait être dit ou il ne peut être dit.>
On ne saurait dire ou on ne peut dire.De cujus morte multimodis scriptum est, sed nos eundem Thucydidem auctorem probamus, Nep.
On a raconté sa mort de manières différentes, mais moi, <j'approuve encore une fois Thucydide comme garant>= je m'appuie encore une fois sur l'autorité de Thucydide.Cognosci potest usum eum pecuniae non magnitudine, sed ratione metiri solitum, Nep.
<Il peut être appris que...>
On peut se rendre compte qu’il avait coutume de mesurer l’usage des richesses non sur la quantité, mais sur la raison.Ad id ventum est inopiae ut Casilinates lora manderent.
On en arriva à un tel degré de disette que les habitants de Casilinum mangeaient les courrois.Cum eis in gratiam reditum erat.
On s'était réconcilié avec eux.Dicite qua sit eundum, Ov. Tr. 3, 1, 19.
Dites-moi (lecteurs) par où l'on doit passer.
Dites-moi quel chemin il faut prendre.Cognitum est quanto antestaret eloquentia innocentiae, Nep.
<On apprit combien l'éloquence l'emportait sur l'intégrité.>
On vit combien l’éloquence a d’avantage sur l'intégrité.
5 - La subordonnée complétive avec ou sans ut (uti)
a - La complétive sujet se rencontre après des tournures impersonnelles à valeur consécutive; son verbe est au subjonctif et dans une proposition négative, on emploie ut non.accidit ut, contigit ut, evenit ut, fit ut : il arrive que.
est ut : il arrive que, il se trouve que, c'est un fait que, il peut se faire que, on peut, il y a lieu de.
non est ut : il n'est pas possible que...., il n'y a pas lieu de...
fieri potest ut : il peut arriver que
fieri non potest ut : il ne peut se faire que, il est impossible que.
sequitur ut, efficit ut : il s'ensuit que.
ex eo consequitur ut : il en résulte que.
prope adest (est) ut : il est près d'arriver que, il va arriver que, il s'en faut de peu que.
restat ut : il reste à.
reliquum est ut : il reste à.
tantum abest ut : il s'en faut tellement que.
longe abest ut : il s'en faut de beaucoup que.Paruit tribuno senatus : quibus rebus factum est ut Drusus nec senatui, nec plebi placeret.
Le Sénat obéit au tribun; à cause de cela, il se trouva que Drusus perdit les faveurs du Sénat et du peuple.Jam prope erat ut nec duci milites nec militibus dux satis fideret, Liv. 10.
Déjà l'on était près de ne voir ni les soldats se fier assez à leur général, ni le général à ses soldats.Tantum abest ut nostra miremur, Cic. Or.
<Que j'admire mes oeuvres est si loin (de la réalité)>
Je suis bien loin d'admirer mes oeuvres.Tantum abest ut me amet ut contra me oderit.
---> La seconde subordonnée est une subordonnée de conséquence.
<Il est si loin de m'aimer que bien au contraire il me hait.>
Bien loin de m'aimer, au contraire il me hait.
b - La complétive objet à valeur finale se rencontre après les verbes de volonté, de souhait, de prière, d'effort et de décision; son verbe est au subjonctif et dans une proposition négative, on emploie ne et quelquefois ut ne.imperare alicui ut : ordonner à qqn de.
praecipere alicui ut : recommander à qqn de.
praescribere alicui ut : prescrire à qqn de.
mandare alicui ut : charger qqn de.
dicere alicui ut : dire à qqn de.
suadere alicui ut : conseiller à qqn de.
persuadere alicui ut : persuader qqn de.
interdicere alicui ne (ut ne) : interdire à qqn de.
monere aliquem ut : avertir qqn de.
admonere aliquem ut : avertir qqn de.
hortari aliquem ut : exhorter qqn à.
impellere aliquem ut : pousser qqn à.
optare ut : souhaiter que.
petere ab aliquo ut : demander à qqn de.
rogare aliquem ut : demander à qqn de.
orare aliquem ut : demander à qqn de.
postulare ab aliquo ut : demander à qqn de.
cavere ne : prendre garde que.
providere ut : veiller à ce que, prendre des mesures pour que.
providere ne : veiller à ce que ... ne... pas, prendre ses dispositions pour empêcher que.
impetrare ut : obtenir que.
adipisci ut : obtenir que.
facere ut : faire en sorte que.
efficere ut : faire en sorte que.
curare ut : prendre soin que.
operam dare ut : s'efforcer de.
laborare ut : s'efforcer de.
contendere ut : s'efforcer de.
intendere ut : s'efforcer de.
statuere ut : décider de.
decernere ut : décider que.Optemus ut eat in exilium, Cic. Cat. 2.
Souhaitons qu'il aille en exil.Monet ut in reliquum tempus omnes suspiciones vitet, Caes. BG. 1.
Il l’avertit d’avoir à éviter, pour l’avenir, tout soupçon.Hortor te ut vires intendas neve desperes.
Je t'engage à tendre ton énergie et à ne pas désespérer.
----> S'il y a coordination entre deux subordonnées, on emploie neve ou neu pour traduire et... ne... pas.Cohortatus est uti suae pristinae virtutis memoriam retinerent, neu perturbarentur animo, Caes. BG. 2, 21.
Il recommanda (aux soldats) de se souvenir de leur antique valeur et de ne pas se laisser troubler.Fabio magistro equitum edixit ut sese loco teneret neu absente se manum cum hoste consereret.
Il ordonna à Fabius, le maître de la cavalerie, de garder sa position et de ne pas engager le combat avec l'ennemi en son absence.Edixit ne quis vallum transiliret.
Il ordonna que personne ne franchît le fossé.
----> On emploie : ne quis, ne ullus, ne umquam, ne unquam, ne usquam, ne quidquam.Te hortor ne umquam cum tali viro congrediaris.
Je te conseille de ne jamais te mesurer avec un tel homme.Petit ne cui rei parcat ad ea efficienda quae polliceretur, Nep.
Il lui demande de ne rien épargner pour réaliser ce qu'il promet.c - La conjonction ut peut avoir une valeur explicative : à savoir que. La subordonnée a son verbe au subjonctif et elle est en apposition à un nom ou à un pronom démonstratif neutre (id, hoc, illud) qui marque l'insistance. Dans une proposition négative, on emploie ne.
Alter eam legem sibi statuerat ut ... Cic. Phil. 10.
<L'autre s'était imposé cette loi à savoir que...>
L'autre s'était imposé comme loi de...In eam opinionem Caesenniam adducebat ut nihil putaret agi callide posse, ubi non adesset Aebutius, Cic.
<... il amenait Césennia à l'idée que...>
Il faisait croire à Césennia que rien ne pouvait se faire de bien sans Ebutius.Hoc a te omnes petunt, ut venias.
<Tout le monde te demande cela, à savoir que tu viennes>
Ce que tout le monde te demande, c'est de venir.
Tout le monde te demande de venir.Illud a te peto ut tu tuis rebus consulas, Cic.
Ce que je te demande, c'est de veiller personnellement à tes intérêts.Unum ab iis petivit, ut in periculo suo inscriberent : "Epaminondas a Thebanis morte multatus est", Nep.
Il ne leur demanda qu'une chose, que sur sa sentence de condamnation, ils écrivent ces paroles : "Épaminondas a été puni de mort par les Thébains."Milibus passuum duobus castra fecit eo consilio uti frumento commeatuque Caesarem intercluderet, Caes. BG. 1.
Il établit son camp à deux milles pas, dans la pensée de couper le blé et autres vivres à César.Ibi super campos patentes duo duces Poeni ea mente ne detractarent certamen consederunt, Liv. 28.
Là, au-dessus de vastes plaines, les deux généraux carthaginois campèrent dans l'intention de ne pas refuser le combat.Quodsi essent eo animo ut nollent aetatem in litibus conterere, posse rem convenire (dixit), Cic. Leg. 1.
S'ils avaient l'intention de refuser de passer leur vie dans des querelles, l'affaire pourrait s'arranger (a-t-il dit).d - La subordonnée complétive se construit toujours sans ut avec oportet, nolo, malo, souvent avec volo, licet, necesse est, l'impératif fac.
Me ipsum ames oportet, non mea, Cic. Fin. 2, 26.
Il faut que tu m'aimes, moi personnellement, et non mes biens.Arma capias oportet et descendas in aequum et vir cum viro congrediaris, Liv. 22.
Il faut prendre les armes, descendre dans la plaine et combattre corps à corps.Fac habeas fortem animum, Cic. Fam. 6.
Tâche d'avoir bon courage.Ces verbes, à l'exception de l'impératif fac, se construisent également avec une subordonnée infinitive.
On peut trouver cave sans ne.
Cave ne cadas.
Prends garde de tomber (veille à ne pas tomber).Cave putes, Cic. Rep. 1, 65.
Prends garde de croire.
5 - La subordonnée complétive avec les verbes de crainte (ne ou ne non)La subordonnée complétive introduite par un verbe exprimant la crainte se construit avec la conjonction ne + subjonctif : timeo ne, metuo ne, vereor ne. Si cette subordonnée est négative, on emploie ne non.
Timeo ne veniat.
Je cains qu'il ne vienne.Timeo ne non veniat.
Je crains qu'il ne vienne pas.
Timeo ne praeceptor veniat.
Je crains que le maître ne vienne.
Timeo ne non praeceptor veniat.
Je crains que le maître ne vienne pas.
Vereor ne, dum minuere velim laborem, augeam, Cic. Leg. 1, 12.
Je crains, en voulant diminuer mon labeur, de l'augmenter.Même construction avec timor, metus et periculum est. La subordonnée est alors une complétive en apposition.
Hic locus timorem facit ne qua terra sit nefasta victoriae.
Ce lieu fait craindre qu'une terre ne soit maudite et interdite à la victoire.Quod ubi Romam est nuntiatum, senatui metum injecit, ne tum vero sustineri nec in urbe seditio nec in castris posset, Liv. 5.
Dès que la nouvelle en vint à Rome, elle effraya le sénat : il craignait de ne plus pouvoir contenir la sédition ni à la ville ni au camp.Au lieu de ne non, on peut rencontrer la conjonction ut. Ainsi timere ut signifie : se demander avec crainte comment..., craindre que ... ne ... pas... (ou ut : pourvu que)
Timeo : ut (utinam) veniat !
Je crains : pourvu qu'il vienne ! (= Je crains qu'il ne vienne pas).
Timeo ut praeceptor veniat.
Je crains que le maître ne vienne pas.
Rem frumentariam ut supportari posset timebant.
Ils avaient des craintes à propos du blé, (se demandant) comment on pourrait le transporter.Rem frumentariam, ut satis commode supportari posset, timere dicebant, Caes. B. G. 1, 39.
Ils craignaient, disaient-ils, que l'approvisionnement en blé ne pût se faire dans d'assez bonnes conditions.Veritus ut hostium impetum sustinere posset, Caes. BG. 5.
Craignant de ne pas pouvoir soutenir l'assaut des ennemis.Veremur ut hoc, quod a tam multis et quod tot locis perferatur, natura patiatur, Cic. Tusc. 2, 46.
Nous craignons que cette douleur, qui est supportée jusqu'au bout par tant de gens et dans tant de lieux, la nature ne puisse pas l'endurer.
Id paves, ne ducas tu illam; tu autem ut ducas, Ter. Andr. 348.
Ce que tu crains, c'est de l'épouser; mais toi, de ne pas l'épouser.
Omnes labores te excipere video; timeo, ut sustineas, Cic. Fam. 14, 2.
Je te vois ne reculer devant aucune fatigue; je crains que tes forces ne suffisent pas à de tels efforts.La subordonnée complétive peut être annoncée par un pronom démonstratif (id, hoc, illud) qui marque l'insistance :
Illud vereor ne....
Ce que je crains, c'est que...
Tantum illud vereor, ne quos privata amicitia Jugurthae transversos agat, Sall. J.
Ce que je crains seulement, c'est qu'une amitié privée pour Jugurtha mène hors du droit chemin certains d'entre vous.
6 - Le double datif
Certains verbes peuvent se construire avec deux datifs :
- l'un est un datif d'attribution ou d'intérêt indiquant pour qui une action est faite.
- l'autre est un datif de but ou de conséquence indiquant en vue de quoi ou avec quel résultat une action est faite.Hoc erit tibi dolori.
<Ceci sera pour toi une chose d'où il résultera de la douleur>.
Ceci te causera de la douleur.Hoc ei cordi est.
Cela lui est à coeur.Hoc mihi erit argumento.
<Cela sera pour moi une chose en vue d'une preuve>.
Cela me servira de preuve.Cui bono fuit?
Qui y avait intérêt?Patientiam mihi culpae vertit.
<Il a tourné ma patience à mon désavantage en vue d'une faute>.
Il a fait de ma patience une faute.Mora hujus diei creditur saluti fuisse Urbi et imperio.
On croit que le retard pris ce jour-là a sauvé Rome et l'empire.Ego me amavi, quod mihi jam pridem usu (= usui) non venit, Cic. Att. 9, 18.
<... ce qui ne m'est pas venu à usage...>
Je suis content de moi, ce qui ne m'est pas arrivé depuis longtemps.
Magno malo est hominibus avaritia, Her. 2, 37.
L'avarice est un grand mal pour les hommes.
et vobis honori et amicis utilitati et rei publicae emolumento esse, Cic. de Or. 1, 8.
être un honneur pour vous, rendre service à vos amis et être utile à la république.
Potestne bonum cuiquam malo esse ? Cic. Par. 1, 7.
Un bien peut-il faire du mal à quelqu'un ?
Clementia illi malo fuit, Cic. Att. 14, 22, 1.
Sa clémence lui a été funeste (lui a été préjudiciable).
Luxuria et ignavia illis nihil officiunt, rei publicae cladi sunt, Sall. J. 85, 43.
La débauche et la paresse ne leur nuisent nullement mais sont un désastre pour la république.
Quae res magno usui nostris fuit, Caes. BG. 4, 25.
Cette manoeuvre nous fut d'une grande utilité.
Evenit facile quod diis cordi esset, Liv. 1, 39.
Se produisit facilement ce qui plaisait aux dieux.
esse auxilio alicui apporter du secours à qqn, secourir qqn esse dolori alicui causer de la douleur à qqn esse odio alicui être haï de qqn mittere auxilio alicui envoyer au secours de qqn venire auxilio alicui venir au secours de qqn esse admirationi alicui être admiré de qqn esse impedimento alicui être un obstacle pour qqn esse gaudio alicui causer de la joie à qqn saluti esse alicui sauver qqn aliquid alicui dono dare donner en présent qqch à qqn esse usui alicui être utile à qqn esse detrimento alicui causer du tort à qqn esse cordi alicui (+ inf.) qqn a à coeur (de) alicui malo esse être un mal pour qqn aliquid alicui laudi dare faire à qqn un mérite de qqch hoc mihi laudi est + inf. c'est pour moi un titre de gloire de aliquid alicui crimini dare faire grief à qqn de qqch res mihi crimini est on me reproche le fait quid ? sciebas tibi crimini datum iri ? Cic. quoi ? tu savais qu'on allait t'accuser ? vitio alicui vertere (dare) quod... faire un crime à qqn de... nulla ei defatigatio molestiae erat aucune fatigue ne lui pesait esse noxae alicui, Sall. être nuisible à qqn noxiae alicui esse, Liv. être imputable à qqn oneri esse alicui être à charge à qqn ou être insupportable à qqn alicui pudori esse, Liv. être un objet de honte pour qqn alicui despicatui esse être un objet de mépris pour qqn risui esse alicui, Liv. 6, 34 être la risée de qqn, faire rire qqn divitiae multis exitio fuerunt, Val.-Max. les richesses ont causé la perte de bien des gens esse alicui receptaculo servir de refuge à qqn fraudi alicui esse porter préjudice à qqn fuerat ei magno fructui mare, Liv. 34, 36 il avait tiré de grands profits de la mer. magnae esse invidiae tyranno, Nep. inspirer une vive haine contre le tyran spectaculo hostibus esse, Liv. 3 être donné en spectacle aux ennemis. mihi solae ridiculo fuit, Ter. Eun. 1003 : j'étais seule à rire. utrum studio id sibi habet, an... ? Ter. Ad. 383
prend-il plaisir à cela, ou... ? comitati esse alicui, Plaut. Trin. 356. se montrer généreux envers quelqu'un.