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 Chapitre 23 
 Correction des exercices de grammaire 
 
 
Traduction de l'exercice.
 
 
 
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 1 - Victus postea a Pompeio Sertorius pristinos mores mutavit, et ad iracundiam deflexit. Multos ob suspicionem proditionis crudeliter interfecit ; unde odio esse coepit exercitui. Romani moleste ferebant quod Hispanis magis quam sibi confideret, hosque haberet corporis custodes. 
 
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 Vaincu par la suite par Pompée, Sertorius changea la manière d'agir qu'il avait auparavant et céda à la colère. Parce qu'il y avait soupçon de trahison, il tua beaucoup de gens cruellement; en conséquence, l'armée se mit à le détester. Les Romains supportaient péniblement qu'il fît plus confiance aux Espagnols qu'à eux et qu'il les regardât comme gardes du corps. 
 
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 2 - Romulus cum Tatio foedus percussit, et Sabinos in urbem recepit. Cum ad Caprae paludem exercitum lustraret, subito coorta est tempestas cum magno fragore tonitribusque, et Romulus e conspectu ablatus est: eum ad Deos abiisse vulgo creditum est. 
 
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 Romulus conclut un traité avec Tatius et accueillit les Sabins à Rome. Comme il purifiait son armée près du marais de Capra, subitement une tempête s'éleva avec de grands coups de tonnerre, et Romulus fut enlevé aux regards des hommes : on a cru communément qu'il s'en était allé rejoindre les dieux (qu'il était passé au rang des dieux). 
 
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 3 - Dionysius tyrannus, expugnatis Locris, Crotonienses vix vires longo otio ex prioris belli clade resumentes adgreditur, qui fortius cum paucis tanto exercitui ejus quam antea cum tot milibus Locrensium paucitati restiterunt. 
 
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  Denys le Tyran, maître de Locres, attaque les Crotoniates, qui avaient à peine recouvré leurs forces après un long repos à la suite du désastre de la dernière guerre et qui résistèrent plus courageusement avec une petite troupe à son armée si imposante qu'ils ne l'avaient fait auparavant avec tant de miliers de soldats en face de la petite troupe de Locriens. 
 
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 4 - Consensit senatus bellum; consulesque duobus scriptis exercitibus per Marsos Paelignosque profecti adjuncto Samnitium exercitu ad Capuam, quo jam Latini sociique convenerant, castra locant. Ibi in quiete utrique consuli eadem dicitur visa species viri majoris quam pro humano habitu augustiorisque.
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Le sénat approuva la guerre; et les consuls, après avoir levé deux armées, traversèrent le pays des Marses et des Péligniens, se rallièrent à l'armée des Samnites et vinrent établir leur camp devant Capoue, où les Latins et leurs alliés s'étaient déjà rassemblés. Là, durant leur sommeil, on dit que les deux consuls eurent une même vision : un personnage leur apparut, d'une taille et d'une majesté trop imposantes pour un être humain.
 
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Torquatus n'est pas rancunier.
 
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 Titus Manlius Torquatus ob ingenii et linguae tarditatem a patre rus relegatus fuerat. Cum audisset patri diem dictam esse a Pomponio tribuno plebis, cepit consilium rudis quidem et agrestis animi, sed pietate laudabile. Cultro succinctus mane in urbem, atque a porta confestim ad Pomponium pergit: introductus cultrum stringit, et super lectum Pomponii stans, se eum transfixurum minatur, nisi ab incoepta accusatione desistat. Pavidus tribunus, quippe qui cerneret ferrum ante oculos micare, accusationem demisit. Ea res adolescenti honori fuit, quod animum ejus acerbitas paterna a pietate non avertisset, ideoque eodem anno tribunus militum factus est. 
Abbé Lhomond (De viris illustribus) 
 
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 Titus Manlius Torquatus, en raison de sa lenteur d'esprit et d'élocution, avait été éloigné par son père à la campagne. Ayant entendu dire que son père avait été cité en justice par Pomponius, tribun de la plèbe, il prit la décision d'un esprit certes fruste et rustre, mais louable du point de vue de la piété filiale. Ceint de son poignard, dès le matin, il se rend à Rome, et de la porte de la ville, il s'avance rapidement auprès de Pomponius: introduit chez lui,  il  tire son poignard et, se tenant sur le lit de Pomponius, il menace de le transpercer, s'il ne renonce pas à l'accusation en cours. Le tribun effrayé, qui voyait le fer briller devant ses yeux, renonça à son accusation. Cette attitude fit honneur au jeune homme car la sévérité de son père n'avait pas détourné son coeur de la piété filiale; et c'est pourquoi, la même année, il fut nommé tribun militaire. 
 
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 Comment plaire à sa bien-aimée?
 
 
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 Cede repugnanti: cedendo victor abibis; 
    fac modo, quas partes illa jubebit, agas. 
Arguet, arguito; quicquid probat illa, probato; 
    quod dicet, dicas; quod negat illa, neges. 
Riserit, adride; si flebit, flere memento; 
    imponat leges vultibus illa tuis. 
Seu ludet, numerosque manu jactabit eburnos, 
    tu male jactato, tu male jacta dato; 
seu jacies talos, victam ne poena sequatur, 
    damnosi facito stent tibi saepe canes
Sive latrocinii sub imagine calculus ibit, 
    fac pereat vitreo miles ab hoste tuus. 
Ipse tene distenta suis umbracula virgis, 
    ipse fac in turba, qua venit illa, locum. 
Nec dubita tereti scamnum producere lecto, 
    et tenero soleam deme vel adde pedi. 
Ovide, l'Art d'aimer, 2, 197-212 
 
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 Cède à celle qui te contredit; c'est en cédant que tu sortiras vainqueur; contente-toi de jouer le rôle qu'elle t'ordonnera de jouer.Ce qu'elle blâme, blâme-le; loue tout ce qu'elle loue. Ce qu'elle dit, répète-le; nie ce qu'elle nie. Rit-elle? réponds à son sourire; si elle pleure, pleure, penses-y;  compose ton visage comme elle l'entend. Si elle joue et que sa main agite les dés d'ivoire, jette les tiens maladroitement, et après ce coup maladroit, passe-lui la main. Si tu joues aux osselets, pour éviter d'avoir à payer à la suite de sa défaite, fais en sorte d'avoir souvent les chiens funestes. Si l'on fait marcher les pions sur l'échiquier, tâche que tes pions de verre tombent sous les coups de l'ennemi. Toi-même tiens sur elle son ombrelle déployée, toi-même fraie-lui un passage, si elle se trouve engagée dans la foule. N'hésite pas à approcher le marchepied de son lit rebondi, et ôte ou mets les sandales à son pied délicat. 
 
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Violente mise en garde des consuls.
 
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     Negabant consules jam ultra ferri posse furores tribunicios; ventum jam ad finem esse; domi plus belli concitari quam foris. Id adeo non plebis quam patrum neque tribunorum magis quam consulum culpa accidere. Cujus rei praemium sit in civitate, eam maximis semper auctibus crescere; sic pace bonos, sic bello fieri. Maximum Romae praemium seditionum esse; ideo singulis universisque semper honori fuisse. […] 
 
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     Les consuls disaient qu'il était impossible de tolérer plus longtemps les excès du tribunat : on était arrivé à un point critique; c'était dans Rome et non pas au-dehors que le combat était plus rude. Au reste, il ne fallait pas plus en accuser le peuple que les patriciens, les tribuns que les consuls. Les choses qui sont le mieux récompensées dans un Etat sont toujours celles qui y prennent le plus d'accroissement; et c'est ainsi que se forment les bons citoyens dans la paix ou dans la guerre.  A Rome, c'était aux séditions que l'on réservait les plus grandes récompenses; elles étaient toujours pour les particuliers, comme pour la multitude, une source d'honneurs. 
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     Quas quantasque res C. Canuleium adgressum! Conluvionem gentium, perturbationem auspiciorum publicorum privatorumque adferre, ne quid sinceri, ne quid incontaminati sit, ut discrimine omni sublato nec se quisquam nec suos noverit. Quam enim aliam vim conubia promiscua habere nisi ut ferarum prope ritu volgentur concubitus plebis patrumque? Vt qui natus sit ignoret, cujus sanguinis, quorum sacrorum sit; dimidius patrum sit, dimidius plebis, ne secum quidem ipse concors. Parum id videri quod omnia divina humanaque turbentur: jam ad consulatum volgi turbatores accingi. Et primo ut alter consul ex plebe fieret, id modo sermonibus temptasse; nunc rogari ut seu ex patribus seu ex plebe velit populus consules creet. Et creaturos haud dubie ex plebe seditiosissimum quemque; Canuleios igitur Iciliosque consules fore. Ne id Juppiter optimus maximus sineret regiae majestatis imperium eo recidere; et se miliens morituros potius quam ut tantum dedecoris admitti patiantur. 
Tite-Live, 4, 2 
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      Quelle entreprise fut jamais plus audacieuse que celle de Canuléius? jeter le trouble dans les familles, mettre la confusion dans les auspices publics et particuliers, ne laisser ainsi rien de pur, rien d'intact; et quand il aura fait ainsi disparaître toute distinction, personne ne pourra plus reconnaître ni soi ni les siens. En effet, quel sera le résultat de ces mariages mixtes, où patriciens et plébéiens s'accoupleront au hasard comme des brutes? Ceux qui en naîtront ne sauront à quel sang, à quel culte ils appartiennent; moitié patriciens, moitié plébéiens, ils n'auront pas en eux-mêmes d'unité. En outre, comme si c'était peu encore que ce bouleversement des choses divines et humaines, ces perturbateurs du peuple s'en prennent maintenant au consulat. D'abord ils parlaient seulement de prendre parmi le peuple un des deux consuls; aujourd'hui ils demandent que le peuple soit libre de choisir les deux consuls parmi les patriciens ou parmi les plébéiens. Et sans aucun doute il choisira parmi la plèbe les plus séditieux. Ainsi les Canuléius, les Icilius seront consuls. Puisse Jupiter très bon et très grand ne pas laisser tomber si bas le pouvoir de la majesté royale! Quant à eux, (les consuls), ils préféreraient mourir plutôt mille fois que de souffrir que l'on admīt une telle ignominie. 
 
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Agésilaus.
 
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     Agesilaus, ut naturam fautricem habuerat in tribuendis animi virtutibus, sic maleficam nactus est in corpore fingendo : nam et statura fuit humili et corpore exiguo et claudus altero pede. Quae res etiam nonnullam adferebat deformitatem, atque ignoti, faciem ejus cum intuerentur, contemnebant; qui autem virtutes noverant, non poterant admirari satis. Quod ei usu venit, cum annorum octoginta subsidio Tacho in Aegyptum isset et in acta cum suis accubuisset sine ullo tecto, stratumque haberet tale, ut terra tecta esset stramentis, neque huc amplius quam pellis esset injecta, eodem quo comites omnes, vestitu humili atque obsoleto, ut eorum ornatus non modo in eis regem neminem significaret, sed homines esse non beatissimos suspicionem praeberet. Hujus de adventu fama cum ad regios esset perlata, celeriter munera eo cujusque generis sunt adlata. His quaerentibus Agesilaum vix fides facta est, unum esse ex eis qui tum accubabant. Qui cum, regis verbis, quae attulerant dedissent, ille praeter vitulinam et ejus modi genera obsonii quae praesens tempus desiderabat, nihil accepit : unguenta, coronas secundamque mensam servis dispertiit, cetera referri jussit. Quo facto eum barbari magis etiam contempserunt, quod eum ignorantia bonarum rerum vilia potissimum sumpsisse arbitrabantur. 
 Népos, 17, 8 
 
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 La nature avait favorisé Agésilaus sous le rapport des qualités de l'âme, mais elle s'est trouvée peu généreuse du point de vue physique : il était de petite taille, chétif et boitait d'un pied. Cette infirmité lui donnait un aspect assez disgracieux et ceux qui ne le connaissaient pas en concevaient à le regarder, une médiocre estime; en revanche, ceux auxquels ses qualités étaient connues ne pouvaient se lasser de les admirer. C'est ce qui lui arriva, quand, à l'âge de quatre-vingts ans, il se rendit en Egypte pour porter secours au roi Tachus. Il était campé sur la plage avec ses soldats sans aucun abri; son lit se réduisait à un peu de paille jetée sur le sol, sans autre chose qu'une peau pour le recouvrir; il portait le même vêtement, grossier et usagé, que ses compagnons, en sorte que leur aspect non seulement ne dénotait pas la présence d'un roi parmi eux, mais donnait à penser qu'il s'agissait d'hommes peu fortunés. Quand la nouvelle de leur arrivée parvint aux officiers du roi, on leur apporta rapidement des présents de tout genre. Aux envoyés qui demandaient Agésilas, on eut bien de la peine à faire admettre qu'il était un de ceux qui campaient là. Quand ils lui eurent remis au nom du roi ce qu'ils apportaient, Agésilas n'accepta que de la viande de veau et des aliments de ce genre, que réclamaient les besoins du moment. Quant aux parfums, aux couronnes et aux friandises, il les distribua à ses esclaves et fit remporter tout le reste. Cette conduite le fit d'autant plus mal juger par les barbares qu'ils s'imaginaient que c'était par ignorance qu'il avait préféré aux choses de valeur les objets les plus communs.
  Traduction de Petitmangin 
 
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Notes de Petitmangin :

ut naturam fautricem habuerat in tribuendis animi virtutibus, sic maleficam nactus est : de même qu'il avait eu la nature favorable dans le fait d'accorder (dans l'octroi de) les qualités de l'âme, de même il la rencontra défavorable, etc.
stratum haberet tale : il avait un lit tel que (fait de manière que).
eadem vestitu : avec le même vêtement.
regii : les officiers ou amis du roi.
vix fides facta est : la certitude fut difficilement donnée.
ejus modi = talia : de semblables catégories de provisions.
in tribuendis animi virtutibus, est l'équivalent de in tribuendo virtutes, qui équivaut à in (tribuere) virtutes, dans le fait d'accorder les qualités; de même
in fingendo corpore, dans le fait de façonner son corps.
statura humili, corpore exiguo sont des ablatifs descriptifs.
altero pede est un ablatif de relation;  il marque de quelle partie du corps il s'agit.
non-nullus, quelque; les deux négations se détruisent en donnant une affirmation restreinte.
annorum octoginta est un génitif d'évaluation qui se rattache au pronom is, sous-entendu : celui-ci étant de quatre-vingts ans; on peut dire en latin vir octoginta annorum, un homme de quatre-vingts ans aussi bien que octoginta annos natus.
ire subsidio alicui est un double datif.
huc marque le mouvement; il est pour in ea (stramenta), sur cette litière de paille.
eodem vestitu est un ablatif descriptif : (étant) du même vêtement = ayant le même vêtement.
Les expressions suspicionem praebere, fidem facere, suggèrent l'idée de penser et d'affirmer, de là leur construction avec l'infinitif.
Certains adjectifs deviennent des noms parce que le nom lui-même est sous-entendu aisément :
        - vitulina (caro), viande de veau
        - frigida (aqua), eau froide
        - merum (vinum), vin pur.
fidem facere : produire la conviction, faire croire.
usu venire (venir à usage), arriver, se produire (ici usu est un datif).
secundam mensam, le second service, c'est-à-dire la seconde partie du repas, le dessert.