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L'infinitif exclamatif L'infinitif historique (ou de narration) L'infinitif au lieu du gérondif L'ablatif de relation |
1 - Le calendrier romainLes douze mois de l'année sont des adjectifs pris comme noms (mensis étant alors sous-entendu). Ils portent les noms suivants :
Martius mars................................ Aprilis avril Maius mai Junius juin Quinctilis puis Julius juillet Sextilis puis Augustus... août September septembre October octobre November novembre December décembre Januarius janvier Februarius février
L'année commençait primitivement le premier mars. D'où September, October..., septième, huitième (mois). Le mois Quinctilis a été nommé Julius en l'honneur de Jules César; Augustus a remplacé Sextilis en l'honneur d'Auguste.
Chaque mois comporte trois dates importantes :Remarque :Kalendae (calendae), les calendes, le 1er du mois. Nonae, les nones, le 5 ou le 7 du mois, le neuvième avant les ides. Idus, les ides, le 13 ou le 15 du mois.
En mars, mai, juillet, octobre, les nones tombent le 7 et les ides le 15. Les nones portent bien leur nom (nonus : neuvième; le neuvième jour avant les ides).On compte le nombre de jours avant les calendes, les nones ou les ides. Le jour de ces trois repères est compris dans ce calcul, si bien que la veille est en réalité le deuxième, l'avant-veille, le troisième, et ainsi de suite.
La veille se dit pridie + accusatif :
- pridie Kalendas Februarias (pridie Kal. Febr.) : la veille des calendes de février, le 31 janvier.Au lieu de dire die tertio ante Kalendas Februarias, on place ante tout au début et l'ensemble est à l'accusatif :
- ante diem tertium Kalendas Februarias, (a. d. III Kal. Febr.) : le troisième jour avant les calendes de février, le 30 janvier.Pour les années bissextiles, on comptait deux fois le sixième jour avant les calendes de mars (ante sextum...ante bis sextum...). De là le terme bissextilis, bissextile.
mars, mai, juillet, octobre (31 jours) janvier août décembre (31 jours) avril, juin septembre, novembre (30 jours) février (28 jours) février (année bissextile) 1er Kalendis Kalendis Kalendis Kalendis Kalendis 2 a. d. VI nonas a. d. IV nonas a. d. IV nonas a. d. IV nonas a. d. IV nonas 3 a. d. V nonas a. d. III nonas a. d. III nonas a. d. III nonas a. d. III nonas 4 a. d. IV nonas pridie nonas pridie nonas pridie nonas pridie nonas 5 a. d. III nonas Nonis Nonis Nonis Nonis 6 pridie nonas a. d. VIII Idus a. d. VIII Idus a. d. VIII Idus a. d. VIII Idus 7 Nonis a. d. VII Idus a. d. VII Idus a. d. VII Idus a. d. VII Idus 8 a. d. VIII Idus a. d. VI Idus a. d. VI Idus a. d. VI Idus a. d. VII Idus 9 a. d. VII Idus a. d. V Idus a. d. V Idus a. d. V Idus a. d. V Idus 10 a. d. VI Idus a. d. IV Idus a. d. IV Idus a. d. IV Idus a. d. IV Idus 11 a. d. V Idus a. d. III Idus a. d. III Idus a. d. III Idus a. d. III Idus 12 a. d. IV Idus pridie Idus pridie Idus pridie Idus pridie Idus 13 a. d. III Idus Idibus Idibus Idibus Idibus 14 pridie Idus a. d. XIX Kalendas a. d. XVIII Kalendas a. d. XVI Kalendas a. d. XVI Kalendas 15 Idibus a. d. XVIII Kalendas.... a. d. XVII Kalendas a. d. XV Kalendas a. d. XV Kalendas 16 a. d. XVII Kalendas.... a. d. XVII Kalendas a. d. XVI Kalendas a. d. XIV Kalendas a. d. XIV Kalendas 17 a. d. XVI Kalendas a. d. XVI Kalendas a. d. XV Kalendas a. d. XIII Kalendas a. d. XIII Kalendas 18 a. d. XV Kalendas a. d. XV Kalendas a. d. XIV Kalendas a. d. XII Kalendas a. d. XII Kalendas 19 a. d. XIV Kalendas a. d. XIV Kalendas a. d. XIII Kalendas a. d. IX Kalendas a. d. XI Kalendas 20 a. d. XIII Kalendas a. d. XIII Kalendas a. d. XII Kalendas a. d. X Kalendas a. d. X Kalendas 21 a. d. XII Kalendas a. d. XII Kalendas a. d. XI Kalendas a. d. IX Kalendas a. d. IX Kalendas 22 a. d. XI Kalendas a. d. XI Kalendas a. d. X Kalendas a. d. VIII Kalendas a. d. VIII Kalendas 23 a. d. X Kalendas a. d. X Kalendas a. d. IX Kalendas a. d. VII alendas a. d. VII Kalendas 24 a. d. IX Kalendas a. d. IX Kalendas a. d. VIII Kalendas a. d. VI Kalendas a. d. VI Kalendas 25 a. d. VIII Kalendas a. d. VIII Kalendas a. d. VII Kalendas a. d. V Kalendas a. d. bis VI Kalendas 26 a. d. VII Kalendas a. d. VII Kalendas a. d. VI Kalendas a. d. IV Kalendas a. d. V Kalendas 27 a. d. VI Kalendas a. d. VI Kalendas a. d. V Kalendas a. d. III Kalendas a. d. IV Kalendas 28 a. d. V Kalendas a. d. V Kalendas a. d. IV Kalendas pridie Kalendas a. d. III Kalendas 29 a. d. IV Kalendas a. d. IV Kalendas a. d. III Kalendas pridie Kalendas 30 a. d. III Kalendas a. d. III Kalendas pridie Kalendas 31 pridie Kalendas pridie Kalendas
pridie Kalendas Apriles : la veille des calendes d'avril, le 31 mars.
pridie Kalendas Maias : la veille des calendes de mai, le 30 avril.
pridie Kalendas Junias : la veille des calendes de juin, le 31 mai.2 - L'accusatif
Imitor patrem.L'accusatif complément d'objet.
J'imite mon père. (C.O.D.)
Musica me juvat. (C.O.D.)
La musique me plaît. (C.O.I.)
Vires me deficiunt (C.O.D.)
Les forces me manquent. (C.O.I.)
Hoc non fugit magistrum. (C.O.D.)
Cela n'a pas échappé au maître. (C.O.I.)
------> Les verbes transitifs latins correspondent parfois à des verbes intransitifs français.
On trouve ce double accusatif avec docere, rogare, interrogare, poscere, orare, flagitare, celare et certains verbes composés d'un préfixe correspondant à une préposition suivie de l'accusatif comme tra(ns)ducere, trajicere, adigere :Le double accusatif. Doceo pueros grammaticam.
J'enseigne la grammaire aux enfants.
Id unum te oro.
Je te demande cela seulement.
Rhenum copias traduxit.
Il fit passer le Rhin à ses troupes.
Jusjurandum milites adigere.
<Amener les soldats au serment>
Faire prêter serment aux soldats.Un accusatif peut avoir un attribut qui est également à l'accusatif. On rencontre cette tournure avec les verbes :
Creare aliquem consulum.
ducere ..........
habere
vocare
judicare
creare
facere
efficere
nominarejuger, regarder comme, tenir pour
juger, regarder comme, tenir pour
appeler
juger
nommer, élire
faire, rendre
faire, rendre
nommer, appeler
Elire qqn consul.Senatus Catilinam hostem judicavit.
Le Sénat décréta Catilina ennemi public.Habere deos aeternos.
Croire les dieux éternels.Et me fecere poetam Pierides, Virg.
Et moi aussi, les Muses m'ont fait poète.Efficere paupertatem levem, Ov.
Rendre la pauvreté légère.Eum avarum possumus (s.-ent. esse) existimare, Cic.
Nous pouvons penser qu'il est avare.
--------> le sujet d'une sub. infinitive est à l'accusatif et son attribut également.Remarques :
1 - Certiorem facere aliquem de aliqua re : informer qqn de qqch.
Domitium Massiliensesque de suo adventu certiores facit, Caes.
Il informe de son arrivée Domitius et les Marseillais.Eum de rebus gestis certiorem faciunt, Caes.
Ils l'informent de ce qui est arrivé.Caesar certior factus est tres jam partes copiarum Helvetios id flumen traduxisse, Caes.
César fut averti que les trois quarts de l'armée helvète avaient déjà traversé le fleuve.2 - Uxorem aliquam ducere : prendre femme, épouser.
Antonius Cleopatram uxorem duxit, Eutr.
Antoine épousa Cléopâtre.3 - Minari mortem alicui : menacer qqn de mort.
Gratulari victoriam alicui : féliciter qqn de sa victoire.
--------> au datif, le nom de la personne menacée ou félicitée; à l'accusatif, notre complément d'objet indirect.
Nihil studetis. ( = nulli rei studetis)L'accusatif de relation < relativement à, par rapport à > (accusatif imité du grec).
-------> Les poètes emploient plus fréquemment l'accusatif de relation
Vous ne vous intéressez à rien.Id gaudeo.
<Je me réjouis quant à cela>
Je m'en réjouis.Cetera assentior Crasso.
<Relativement à toutes les autres choses, je suis d'accord avec Crassus>
Pour tout le reste je suis d'accord avec Crassus.Si quicquid me amas.
Si tu m'aimes en quelque chose.Quid te offendi ?
<Par rapport à quoi t'ai-je offensé>
En quoi t'ai-je offensé ?Si quid me vis...
Si tu as besoin de moi pour quelque chose...Caligo nihil Romanis nocuit.
Le brouillard ne gêna en rien les Romains.
-------> On trouve surtout cet accusatif de relation dans certaines locutions et avec les pronoms neutres :
id, hoc, illud, quod, quid...
Lacrimis perfusa genas. Virg.
<Inondée de larmes relativement à ses joues>
Les joues inondées de larmes.
Flava comas.
<Blonde quant aux cheveux>
Aux cheveux blonds.Saucius ora sagitt?, Virg.
Blessé au visage par une flèche.Rogatus sententiam respondit.
<Interrogé quant à son avis, il répondit>
Interrogé sur son avis, il répondit.
------> Le verbe rogo se construit avec deux accusatifs à l'actif. Au passif on garde le nom de chose à l'accusatif, qui est un accusatif de relation.
Id temporis (= eo tempore)L'accusatif adverbial à valeur circonstancielle.
A ce moment.Id aetatis. (= ea aetate)
A cet âge.Vir id aetatis.
Un homme de cet âge.Hortatur milites pauca.
Il exhorte brièvement ses soldats.Consul tertium.
Consul pour la troisième fois.Primum omnium.
Avant tout.Quelques locutions adverbiales :
Magnam (maximam) partem.
Pour une grande part. (principalement)Meam partem.
Pour ma part.Me paenitet erroris mei.Me paenitet erroris mei.
<il y a repentir en ce qui me concerne à cause de mon erreur>.
Je me repens de mon erreur.
----------> Le sujet se met à l'accusatif et le complément qui indique le motif est au génitif. En réalité l'accusatif est un accusatif de relation et le verbe est un verbe impersonnel.
On trouve cette construction avec les 5 verbes suivants (et leurs composés) :
me paenitet alicujus rei : je me repens de qqch
me piget alicujus rei : je suis fâché de qqch
me miseret tui : j'ai pitié de toi
me pudet alicujus rei : j'ai honte de qqch
me taedet alicujus rei : je suis dégoûté de qqch
Me pudet nequitiae tuae, cujus te ipsum non pudet, Cic. :
----> je rougis de ta dépravation dont toi-même tu ne rougis pas!Taedet nos vitae, Cic. :
----> nous sommes las de la vie.Ut eum paeniteat se tali virtute fuisse, Cic.
----> pour qu'il se repente d'avoir eu un tel courage.Quid est, Hanno? etiam nunc paenitet belli suscepti ? Liv. 23, 12.
----> hé bien, Hannon! regrettes-tu encore maintenant de t'être chargé de la guerre?
Me non solum piget stultitiae tuae, sed etiam pudet, Cic. Dom. 29.
----> Je suis non seulement chagriné, mais honteux de ma folie.
Nec me pudet ut istos fateri nescire quod nesciam, Cic. Tusc. 1, 60.
----> Et je ne rougis pas, comme d'autres, d'avouer que j'ignore ce qu'en effet j'ignore.Paeniteat nunc vos plebeii consulis, cum majores nostri advenas reges non fastidierint, Liv. 4 :
----> vous seriez mécontents maintenant d'avoir un consul plébéien, alors que nos ancêtres n'ont pas dédaigné d'avoir des étrangers pour rois.Quintus ait se paenitere quod animum tuum offenderit, Cic. Att. 11, 13, 2 :
----> Quintus dit qu'il regrette de t'avoir affensé.Paenitetne te quot ancillas alam ? Plaut.
----> es-tu mécontent du grand nombre de servantes que je nourris? (= ne trouves-tu pas suffisant le nombre de servantes que je nourris ?)Sapientis est nihil, quod paenitere possit, facere, Cic. Tusc. 5, 28, 81 :
----> le propre du sage est de ne rien faire qu'il puisse regretter.Sunt homines quos infamiae suae neque pudeat neque taedeat, Cic. Verr. 1, 12, 35 :
----> il y a des hommes qui, pour leur infamie, n'éprouvent ni honte ni dégoût.Illum tu lauda et imitare quem non piget mori, Sen. Ep. 6.
Toi, loue et imite celui qui ne regrette pas de mourir.Remarque : les verbes suivis de l'infinitif paenitere, pudere, pigere, miserere ou taedere deviennent des verbes impersonnels.
Incipit me paenitere.
----> je commence à me repentir.Incipiet dominae quemque pudere suae, Ov.
----> chacun commencera à rougir de sa maîtresse.Debet eos pudere.
----> ils devraient avoir honte.Si te pudere desierit, Sen. Ep. 4, 40 :
----> si tu cesses d'avoir honte.Pigere eum facti coepit, Just. 12, 6, 5 :
----> il commença à regretter son action.
Le complément circonstanciel de distance et de dimension se met à l'accusatif :Le complément circonstanciel de distance et de dimension. Abest viginti passus :
Il est éloigné de vingt pas.
Milia passuum tria ab eorum castris castra ponit :
Il établit son camp à trois mille pas du leur.
Longus pedes centum :
Long de cent pieds.
Fossa quindecim pedes lata :
Fossé large de quinze pieds.
Altus quindecim pedes :
Haut ou profond de quinze pieds. (d'une hauteur ou d'une profondeur de quinze pieds)
Ab urbe abest milia passuum tria :
Il est à trois milles de la ville.
Trabes, distantes inter se binos pedes, in solo collocantur :
Des poutres sont posées sur le sol à une distance de deux pieds l'une de l'autre.
Voir les questions quo et qua et les compl. circ. de tempsLe complément circonstanciel de lieu (questions quo et qua) et de durée.
(Heu!) me miserum!L'accusatif exclamatif.
Malheureux que je suis!Immensam illam sapientiam!
Sagesse infinie que cette sagesse!
O fortunatos agricolas!
Heureux les agriculteurs!En causam cur... (en causa cur...)
Voilà le motif pour lequel...Ecce lupum (ecce lupus)!
Voilà le loup!Impudentiam hominis, qui venerit ad aegram, cujus marito inimicissimus fuerat! Plin. Ep. 2.
Quel homme impudent! Il est venu rendre visite à une malade quand il avait été le pire ennemi de son mari!-----> On peut trouver le nominatif avec o, pro (oh! ah!), et avec en, ecce (voici! voilà!).
3 - L'infinitif nominal ou l'infinitif employé comme verbe
L'infinitif nominal. L'infinitif peut être considéré comme un substantif neutre qui n'a que deux cas : le nominatif et l'accusatif; mais il ne perd pas pour cela sa qualité de verbe puisqu'il a un régime et qu'il exprime l'accomplissemeent et la durée de l'action.
Ignoscere amico humanum est.
Pardonner à son ami est humain (**pardonner... est chose humaine**).
Laudari jucundum est.
Louer est agréable (la louange fait plaisir).
Turpe est mentiri.
Il est honteux de mentir.
cum vivere ipsum turpe sit nobis, Cic. Att. 13, 29.
puisque la vie est honteuse pour nous.
Panduntur portae; juvat ire et Dorica castra, Virg. En. 2, 27.
On ouvre les portes; on aime à courir au camp des Doriens. (courir... plaît).
Ipsum quidem illud peccare, quoquo verteris, unum est, Cic. Par. 3.
Mais le péché même, de quelque manière que tu l'envisages, est toujours un péché.
Parentes suos non amare impietas est, Sen.
C'est une impiété de ne pas aimer ses parents.
Vacare culpā magnum est solatium, Cic.
C'est une grande consolation que d'être exempt de faute.
Et monere et moneri proprium est verae amicitiae, Cic. Lael. 91.
Avertir et être averti est le propre de l'amitié.
Hos eadem cupere, eadem odisse, eadem metuere in unum coegit, Sall. J. 31.
Désirer, haïr, craindre les mêmes choses, voilà ce qui les a réunis.
Scire tuum nihil est, Pers.
Ton savoir n'est rien.
Emori cupio, Ter. Heant. 5, 2, 18.
Je voudrais être mort.
Vincere scis.
Tu sais vaincre.
Pace frui volumus.
Nous voulons jouir de la paix.
Operam navare cupere, Caes. BG. 2, 25.
Désirer faire preuve de zèle.
Bene sentire recteque facere satis est ad beate vivendum.
Bien penser et bien agir suffit pour vivre heureusement.
L'infinitif a son sujet à l'accusatif car il s'agit d'une subordonnée infinitive avec ellipse de la proposition principale : "dire que...! quand je pense que...! peut-on penser que?L'infinitif exclamatif.
L'infinitif exclamatif est souvent accompagné de la particule -ne.Me miserum fuisse !
Que j'ai été malheureux !
Mene incepto desistere victam ?
<est-il possible de penser que je renonce...?
Moi! renoncer vaincue à mon entreprise !
Romae te non fore !
Et dire que tu ne seras pas à Rome !
Tantā audaciā respondere !
Répondre avec une pareille insolence !
Tene istuc loqui ?
Est-ce toi qui parles ainsi ?
Triumphumne agere piratam !
<est-il possible d'imaginer qu'un pirate triomphe ?>
Un pirate triompher !
Qui mori timore nisi ego ? Petr. 62
<Qui meurt de peur, si ce n'est moi ?>
Si quelqu'un est mort de peur, c'est bien moi !
Te fugere tam turpiter !
Faut-il que tu fuies si honteusement !Quemquamne hominem in animo instituere aut parare quod sit carius quam ipse est sibi ! Ter. Heaut.
Est-il pensable qu'un homme installe dans son cœur ou se procure un être qui lui soit plus cher qu'il ne l'est à lui-même ?
O spectaculum miserum atque acerbum ! ludibrio esse urbis gloriam ... piratico myoparoni ! Cic. Verr. 2, 5, 100.
Spectacle lamentable et cruel ! la gloire de Rome, être la risée d'une embarcation de pirate ! (trad. Touratier)
L'infinitif de narration a son sujet au nominatif et il est employé pour mettre en relief la vivacité du récit. Il équivaut au passé qu'on peut traduire par un passé ou un présent de narration.L'infinitif de narration (infinitif historique).
Cottidie Caesar frumentum flagitare :
----> Chaque jour, César réclamait des vivres.
----> Chaque jour, César réclame des vivres.
----> Et, chaque jour, César de réclamer des vivres.Tunc omnes laeti laudare, plaudere, clamare :
----> Alors, tous, joyeux, louaient, applaudissaient, criaient.
Igitur imperator omnis fere res asperas per Iugurtham agere, in amicis habere, magis magisque eum in dies amplecti, quippe cujus neque consilium neque inceptum ullum frustra erat, Sall. J. 7, 6 :
----> Aussi le général réglait-il presque toutes les affaires difficiles par l'intermédiaire de Jugurtha, il le comptait parmi ses amis, chaque jour il l'entourait d'une affection croissante car chez lui ni les plans ni leurs réalisations n'échouaient.Boni malique, strenui et inbelles inulti obtruncari, Sall. J. 67.
----> Bons et mauvais soldats, braves et lâches sont massacrés sans pouvoir se venger.
Clamare omnes ex conventu neminem umquam in Sicilia fuisse Verrucium. Ego instare, Cic. Verr. 2, 2, 188.
----> Tous les citoyens romains de Syracuse de s'écrier qu'il n'y a jamais eu de Verrutius dans la Sicile. Et moi de me presser de répondre...
Alexander territos castigare, adhortari, proelium, quod jam elanguerat, solus accendere, Curt. 4, 15.
----> Alexandre prodigue à ses soldats effrayés les reproches et les exhortations; seul, il ranime le combat, qui commençait à languir.
Catilina polliceri tabulas novas, proscriptionem locupletium, magistratus, sacerdotia, rapinas, Sall. C. 21.
----> Catilina leur promit l'abolition des dettes, la proscription des riches, les magistratures, les sacerdoces, le pillage.
At contra Jugurtha trahere omnia et alias, deinde alias morae causas facere; polliceri deditionem ac deinde metum simulare, Sall. J. 36.
----> Jugurtha, au contraire, tirait les choses en longueur, faisait naître une cause de retard, puis une autre, promettait de se rendre, puis feignait d'avoir peur.
- L'infinitif au lieu du gérondif.
On peut trouver l'infinitif au lieu du gérondif.
quibus in otio vivere copia erat, Sall. Cat. 17.
----> ceux qui avaient la possibilité de vivre dans l'oisiveté.
avidus confundere foedus, Virg. En. 12, 290.
----> avide de confondre les accords.
postero die consilium ceperunt ex oppido profugere, Caes. BG. 7, 26.
----> ils résolurent le lendemain d'évacuer la place.
consilium cepit ... iter in urbem patefacere, Liv. 44, 11, 7.
----> il prit le parti de s'ouvrir un chemin dans la ville.
consilium capere alicujus fortunas evertere, Cic. Quint. 16, 53.
----> prendre la décision de dépouiller qqn.
capit consilium ... non adesse ad judicium, Cic. Verr. 2, 2, 17, § 41.
----> il prend la décision de ne pas comparaître devant le tribunal.
4 - Autres compléments de relationSi l'accusatif est employé surtout par les poètes pour marquer la relation : "relativement à, sous le rapport de, en ce qui concerne, pour ce qui est de, pour, en...", en prose classique, on emploie volontiers l'ablatif de relation, appelé également "ablatif de point de vue" :
Omnia Mercurio similis, vocemque coloremque, Virg. En. 4, 558 :
En tous points semblable à Mercure, elle en avait la voix, le teint.
Nuda pedem, nudos umeris infusa capillos, Ov. M. 7, 183 :
(Médée), les pieds nus, laissant sa chevelure éparse flotter sur ses épaules.
Ipsi valetudine firmiores erant.
<ils étaient eux-mêmes plus robustes sous le rapport de la santé.>
Ils étaient eux-mêmes en meilleure santé.Hannibal ceteros imperatores praestitit prudenti?, Nep.
Hannibal l'empporta sur les autres généraux par la sagesse.
Helvetii reliquos Gallos virtute praecedunt, Caes.
Les Helvètes surpassent en valeur les autres Gaulois.
Claudus erat altero pede, Nep.
Il était boiteux d'une jambe.
Re ou re verā
En réalité.
Specie.
En apparence.
Sunt quidam homines non re, sed nomine, Cic.
Il y a des gens qui ne sont hommes que de nom.
Formā vincis, vincis magnitudine, Phaedr.
Tu l'emportes en beauté, tu l'emportes par la taille.
Maximus natu.
<Le plus grand du point de vue de la naissance>
L'aîné.
Classis mille numero navium, Cic.
<Une flotte de mille vaisseaux pour le nombre>
Une flotte de mille vaisseaux.
Captus mente.
<Possédé du point de vue de l'esprit>
Fou.
Gracchum aetate antecedens, Cic.
<Devançant Gracchus du point de vue de l'âge>
Né avant Gracchus.
Medea, animo aegra, Enn. ap. Auct. ad Her.
Médée, malade dans son esprit.
Equidem angor animo non consili, non ingeni, non auctoritatis armis egere rem publicam, Cic. Br.
<Pour moi, je suis attristé en mon coeur...>
A vrai dire, ce qui me tourmente, c'est que la république ne compte plus sur les armes de la sagesse, du talent, de l'autorité.
Et on emploie également le génitif de relation :
(Sthenius) angebatur animi quod domum ejus exornatam et instructam fere jam iste reddiderat nudam atque inanem, Cic. Verr. 2, 2.
Sthénius ressentait une vive peine : sa maison, si bien décorée, si bien fournie de tout, cet individu venait de la laisser nue et vide.
Desipiebam mentis, cum illa scripta mittebam tibi, Plaut. Ep.
<Je déraisonnais sous le rapport de l'esprit....>
Je déraisonnais lorsque je t'ai envoyé ce que j'ai écrit.
In castra venit, incertus animi, Tac. H. 3.
Il arrive au camp, l'esprit irrésolu.
Aeger animi studiis militum refovebatur, Tac. H. 3.
<Malade du point de vue de l'esprit...>
Malade d'esprit, il était cependant réconforté par l'empressement des soldats.
Reductus in hiberna miles, laetus animi quod adversa maris expeditione prospera pensavisset, Tac. An. 2.
Le soldat fut ramené dans les quartiers d'hiver, satisfait d'avoir compensé les malheurs de la navigation par une heureuse expédition.